La vie d'un entraîneur de football est généralement parsemée d'obstacles et d'aléas très souvent imprévisibles. Très souvent guidé par la destinée tantôt faste de réussite, tantôt de malchance, le coach se laisse aller au gré des saisons et à l'attrait de l'aventure où qu'elle se trouve. Dans un métier où la gloire et l'ingratitude se côtoient au quotidien, la chance et le destin pèsent très souvent sur l'itinéraire d'un coach, qu'il soit ponctué de succès ou de culbutes. Dans un tel registre, le Suisse Zermatten en sait sûrement quelque chose, lui qui a quitté précipitamment la lagune d'Abidjan et les clameurs de l'Africa-Sports pour vivre une nouvelle aventure sur les gorges de Constantine et se familiariser désormais avec la ferveur du public “mociste”. Avec son tempérament de gagneur qui aura laissé bien des regrets du côté du stade Houphouet-Boigny, le voilà qui vient tenter un sacré défi dans l'antique Cirta où le MOC, jadis conquérant, se débat curieusement dans les bas-fonds du classement et ce, malgré d'excellentes individualités qui faisaient le bonheur de n'importe quelle formation de la hiérarchie. En fait, faut-il rappeler que Zermatten avait toute la latitude d'opter, l'année dernière déjà, pour la JS Kabylie dès lors que le président Hannachi avait pris sérieusement attache avec lui à Abidjan, quelque temps après que les Canaris eurent croisé le fer avec l'Africa-Sports à l'issue d'un duel homérique en Coupe de la CAF. C'est certainement avec un gros pincement au cœur que Zermatten a retrouvé lundi dernier à Boumerdès, cette fameuse JSK à qui, il a failli même jouer un mauvais tour, si ce n'était le génie de Moussa Saïb. “Il n'y a rien à redire : la JSK possède une superbe équipe, c'est une véritable machine à jouer”, dit-il. A la question qu'il attendait, il nous affirme- ra avec un brin de regret : “C'est vrai que j'avais eu l'opportunité d'entraîner la JSK l'année dernière, mais comme je suis un homme de parole, je ne pouvais gère abandonner l'Africa-Sports d'Abidjan à l'époque engagée en Coupe de Côte-d'Ivoire que nous avons d'ailleurs fini par gagner, dira Zermatten. J'éprouve peut-être quelques regrets, mais j'en ai tiré une grosse fierté lorsque le président Hannachi m'avait contacté. La JSK est déjà une sacrée référence sur le plan africain et cela m'avait fait énormément plaisir d'être sollicité par un club aussi prestigieux. Il faut croire au destin”. En homme sérieux et surtout pragmatique, Zermatten ne veut pas s'attarder sur le passé et semble décidé à se pencher vers l'avenir. “Il y a un gros défi à relever à Constantine où il y a de bons joueurs qui sont confrontés malheureusement à une sorte de blocage psychologique. J'espère que le déclic ne tardera pas, car le MOC mérite une meilleure place au classement”, conclut le nouveau coach “mociste”. M. H.