Photo : Riad De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi La DCP a arrêté son planning d'inspection en perspective du mois de Ramadhan. Les brigades mixtes affûtent leurs PV ! Sans détenir pourtant la totale latitude pour réglementer le marché-puisque cela dépend de plusieurs départements centraux (agriculture, santé,…)-, la direction du commerce entend mettre de l'ordre sur le terrain du consommateur, à travers des supervisions routinières pour pénaliser les commerçants les plus gourmands. Mais la concurrence déloyale et les rétentions sur la marchandise pourraient déjouer les multiples essais de neutralisation des éventuels réfractaires.La régulation des prix des produits de large consommation se maintient au niveau des espaces de ventes. Depuis la promulgation par les pouvoirs publics du plafonnement des prix de ces denrées alimentaires de première nécessité la tension a baissé. Une régulation linéaire s'en était suivie au grand bonheur des ménages. Au-delà de ces barèmes imposés, le marché suit son cours libre sur d'autres aliments. Point de maîtrise émanant du secteur compétent pour stopper la frénésie des prix. Les directives ministérielles à l'approche du mois de carême sont claires à ce sujet : veiller à la disponibilité de tous les produits au mois du Ramadhan et superviser les «dérapages» pouvant être générés sur les prix appliqués. Plus loin pour éviter d'éventuelles pénuries ou à fortiori de ruptures, le département de Benbada appelle les citoyens à une utilisation rationnelle des couffins pour ne pas favoriser, voire ouvrir la voie aux spéculations et surenchères. Jusqu'ici la raison voudrait supplanter les prévisions. En tant qu'administration locale, la DCP veille au grain sans pour autant garantir aux citoyens une abondance de produits en cas de pénurie. «Notre mission est de contrôler le marché et de lui éviter des pratiques commerciales illusoires», soutient-on du côté des services du commerce. Il est clair que le renforcement des stocks n'est pas le propre des administrations locales de contrôle. «Cela dépend de plusieurs ministères dont celui de l'Agriculture», atteste M. Bouzoubia responsable au sein de la direction du commerce de Constantine. «Exceptée la haute vigilance sur les produits réglementés, pain, huile, sucre et semoule, qui doivent être cédés comme fixé par le ministère du Commerce, les autres produits obéissent à l'équation de l'offre et de la demande. On ne peut donc rétablir l'équilibre sauf s'il s'agissait d'une anomalie intolérable dans les prix proposés», souligne notre source, ajoutant que «désormais il faudra habituer le consommateur à la culture de la concurrence loyale». Certes, à ce propos le degré de maturité n'a pas atteint son optimum dans les divers souks. Dès lors que les pouvoirs publics n'ont pas encore instauré des autorités de régulation «apparentes», analyse un cadre local auprès de la DCP. En outre poursuivra-t-il, «opérateurs directs et consommateurs devraient s'associer pour une bonne assise permettant la mise en place d'une véritable concurrence loyale». Et en cas de spéculation ou d'irrégularité les parties concernées seraient dans l'obligation de saisir sans hésitation le conseil de la concurrence. Toutefois la DCP ne sera pas à l'écart de cette configuration au point de laisser les marchés imposer leurs marges imaginaires dépassant toute logique. «On s'attellera à combattre la rétention des stocks abusifs et faire en sorte que la mercuriale pendant le Ramadhan demeure stable et logique», rassure la DCP. A cet effet les services compétents ont couché un programme se soldant par la désignation de plusieurs brigades mixtes qui entreront en exercice durant la première semaine du mois sacré. Au total 72 équipes de supervision, scindées en deux groupes, sillonneront les étalages et commerces à travers la wilaya. Le premier groupe est composé de 37 brigades avec 76 agents, s'affairant au contrôle de la qualité. Le second englobe 35 brigades, avec 72 agents qui se pencheront sur le contrôle des pratiques commerciales dont la facturation et l'affichage des prix. «Ces brigades entameront leur tâche à des horaires bien précis», a révélé le chargé de communication de la DCP. Et d'ajouter : «L'adaptation des horaires a été réfléchie suivant la fréquence du rush vers le marché. C'est à dire entre 11heures et 18 heures. En plus lors des soirées des inspections auront lieu.» Il est à noter qu'un renforcement sectoriel dans le contrôle touchera particulièrement les communes à forte population où le commerce «abonde», le chef-lieu, El Khroub et Hamma Bouziane. En clair, la régulation du marché durant ce prochain Ramadhan obéira toujours à cette «maudite» équation de l'offre et de la demande -sans fondement en filigrane- ce qui permettra aux insouciants des marges bénéficiaires de faire entendre leur prix au grand dam du consommateur.