La commune de Annaba a affecté 7 millions de Da pour l'entretien des 4 cimetières qui, il faut l'avouer, sont à l'abandon depuis des années. En effet, la mauvaise herbe a tout envahi, des broussailles ont poussé et bloqué les allées entre les tombes et des détritus de toute sorte traînent un peu partout. Les clôtures ou, du moins ce qu'il en reste, tombent en ruines et les animaux entrent pour y paître le plus normalement du monde en ces lieux réputés sacrés. Des déjections animales et parfois humaines croupissent tout près des sépultures, des bouteilles de bière et des canettes, des restes d'aliments et des sachets accrochés aux plantes renvoient une image dégradante de ces cimetières, dernière demeure d'êtres défunts qui, théoriquement, doivent y trouver le repos éternel. Or, là point de repos et le respect dû aux morts est foulé aux pieds par ces adeptes de Bacchus qui s'adonnent à des beuveries nocturnes et qui, le matin, laissent derrière eux un tas de saleté jonchant les espaces. A Annaba même, les morts ont des problèmes. En effet, en dehors de cette saleté ambiante, de ce laisser-aller et de cette négligence coupable, les cimetières sont saturés et l'on ne trouve plus où enterrer ses morts. Alors on se débrouille pour ensevelir le corps du défunt dans la tombe d'un des membres de la famille décédé il y a plusieurs années. Il y a 3 ans, l'APC de Annaba a affecté un terrain du côté de Bouguentas pour être un nouveau cimetière mais l'accès difficile et le terrain accidenté ont dissuadé les habitants à y enterrer leurs chers disparus et on préfèra recourir au même moyen cité plus haut, ajoutant ainsi au désordre général qui règne dans les cimetières. Il y a quelque temps, les responsables locaux ont affecté une nouvelle enveloppe pour l'aménagement du nouveau cimetière qui dispose aujourd'hui de carrés, d'allées, de voies de communication et d'une clôture solide.