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Benmeradi parle d'une nouvelle organisation du secteur industriel Création de grandes entreprises performantes, publiques et privées et relance des PME
Photo : S. Zoheir Par Youcef Salami Dans un entretien qu'il a accordé à nos confrères de l'APS, le ministre des PME, de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement, estime que l'avenir du secteur industriel algérien est tributaire de sa capacité à relever certains défis majeurs : «La mise à niveau technologique des entreprises, l'institution de mécanismes de concertation intersectorielle et l'engagement d'une démarche de valorisation des matières premières nationales et leur industrialisation.» Aussi, nous œuvrons pour faire émerger un certain nombre de «grandes entreprises publiques performantes publiques et privées», notamment dans certaines filières que nous considérons comme «stratégiques», a-t-il recommandé. Et selon lui, ces grandes entreprises permettront de «développer un tissu de PME dynamiques». Mais, ajoute le ministre, cela ne pourrait être possible que s'il y a une «nouvelle organisation» du secteur, dont la «réhabilitation» doit redevenir un «enjeu national» auquel toutes les parties prenantes doivent pouvoir apporter leur contribution. Mais, pourquoi en Algérie l'Etat reste toujours le principal investisseur dans presque toutes les branches de l'industrie, au moment où la tendance dans le monde est à l'encouragement de l'investissement privé ? A quoi attribuez-vous cela ? Est-ce à cause d'obstacles rencontrés par le privé, de textes inappropriés ou à la bureaucratie ? A toutes ces questions, Benmeradi formule cette réponse : «L'Etat a injecté des sommes très importantes pour la réhabilitation et le développement des branches industrielles. Des plans de développement des grandes entreprises nationales Saidal (médicaments), Snta (tabacs), Gica (ciment), Snvi (véhicules industriels) ont été adoptés et mis en œuvre. Ces plans permettront de consolider notre base industrielle et de relever la compétitivité de ces importants groupes industriels.» Néanmoins, note-t-il, le secteur privé a pour sa part réalisé des progrès significatifs en termes d'investissements. Et d'avancer le chiffre sur le montant des investissements réalisés dans le secteur de l'industrie, durant la période 2002-2010, de «1 205 milliards de dinars, soit 60%» du montant global des investissements réalisés. Par statut juridique, le montant des investissements privés réalisés représente environ 57% du montant global. Le ministre rappelle qu'à la faveur des dispositifs d'aide et de facilitation de l'investissement, notre pays a pu drainer des IDE ayant mobilisé des montants importants. Certes, les ambitions sont beaucoup plus importantes et les objectifs escomptés ne sont pas encore réunis, mais la volonté de l'Etat est là pour diversifier notre économie et pour la défaire de sa dépendance vis-à-vis des hydrocarbures. Et c'est aux investisseurs étrangers de faire «plus de confiance et de venir s'installer dans notre pays qui présente des opportunités d'investissements inégalées notamment dans le secteur de l'industrie», a-t-il souligné. Mohamed Benmeradi explique également le pourquoi de la léthargie dans le secteur industriel, rappelant que l'industrie a subi de profondes restructurations, particulièrement à partir de la chute des prix du pétrole dans les années 1980. Ces restructurations successives ont, selon le ministre, altéré le processus d'industrialisation dans son ensemble, malgré la réhabilitation dans le même temps du secteur privé national. Le secteur industriel est une partie de la sphère économique nationale, son développement est tributaire d'un environnement propice. Benmeradi remonte le temps et souligne que : «Dans les années 90 et, eu égard aux conditions très difficiles que connaissait notre pays sur divers plans, économique, social et sécuritaire, le secteur a été sérieusement touché. La contribution du secteur au PIB a fortement diminué. Nos entreprises se sont retrouvées très endettées, des salaires impayés durant des mois, voire des années, un outil de production devenu très obsolète du fait d'un désinvestissement chronique de plus de 10 années, un management à développer.» Dans les années 2000, et après le retour à la stabilité sur le plan sécuritaire et l'instauration d'une cohésion sociale adossée à la consolidation des équilibres budgétaires de l'Etat, le secteur de l'industrie était, estime le ministre, au centre de l'intérêt des pouvoirs publics et a bénéficié effectivement de sommes importantes pour sa réhabilitation.