La position algérienne quant à une solution négociée et pacifique à la situation qui prévaut au Mali a été fortement saluée, hier, par l'ex-Premier ministre et président de l'Assemblée malienne, Ibrahim Aboubakr Keita, lors de son passage au Forum d'El Moudjahid, sur invitation de l'association Machaâl Echahid. Abordant donc la situation peu enviable et pour le moins inquiétante qui prévaut notamment au nord de son pays, l'hôte du quotidien gouvernemental a estimé que «ceux qui sèment la terreur et le terrorisme» dans cette région du Mali sont «une menace» non seulement pour le Mali mais également pour tout le continent noir. Et de noter que si l'Algérie a adopté une position de prudence qui privilégie le dialogue et la concertation sur l'option militaire, c'est parque ce qu'elle est consciente du «coût exorbitant et irrémédiable» sur le tissu social que cela pourrait engendrer. «Dès lors que le dialogue s'offre à nous, il faut savoir explorer cette possibilité», a plaidé l'intervenant avant de regretter que le gouvernement actuel qui dirige le pays ne soit pas à «la hauteur des enjeux». De même qu'il a défendu la nécessité de «réhabiliter» l'armée malienne, à laquelle échoit la tâche «régalienne» et «patriotique» de protéger l'intégrité territoriale et la sécurité du pays. «Je suis de la vieille école qui estime que l'unité du peuple est essentielle, je défends des positions par conviction personnelle et panafricaine et non pas de manière obséquieuse», a tenu à relever l'homme politique malien. Tout en déplorant que ses concitoyens soient devenus «un peuple disloqué» par le fait de politiciens qui obéissent à des «enjeux» dont il est aisé de connaître la nature, le conférencier a émis le souhait que «les frères égarés» retrouvent le chemin de la raison et se mettent autour de la table des négociations en se disant que «ce qui nous unit est plus important que ce qui nous divise». A noter enfin, que l'ex-Premier ministre malien séjourne dans notre pays à l'occasion de la tenue de la Conférence africaine sur la lutte contre le colonialisme, laquelle coïncide avec la célébration du cinquantenaire de l'Indépendance de l'Algérie. Un événement au sujet duquel le conférencier a tenu à rappeler «l'exemple» qu'avait été pour «tous les peuples» la lutte de libération algérienne. M. C.