Photo : Riad Par Karima Mokrani La Coordination nationale des enfants des moudjahidine (Cnem), une autre organisation représentant la famille révolutionnaire, née en 2003 mais n'ayant pas d'agrément pour l'exercice officiel de ses activités, mobilise ses membres, à travers le pays, pour sa reconnaissance, et ainsi prendre part, ne serait-ce que de manière indirecte, «aux discussions et aux événements qui engagent l'avenir du pays». Son président, El Ayachi Abdelwahib, au nom des autres membres de la Coordination, considère que toutes les autres organisations, censées représenter la famille révolutionnaire et défendre les principes du 1er Novembre 1954, ont failli à leur mission et qu'«elles ne sont pas représentatives. Elles ne sont pas crédibles». «Elles ont été exploitées politiquement. Elles ont failli à leur mission de poursuivre le combat de nos valeureux martyrs et transmettre le flambeau aux jeunes générations. A nous de le faire, aujourd'hui», a-t-il déclaré, jeudi dernier à Alger. C'était lors d'une assemblée organisée au sein du siège national de la Coordination et qui est la propriété même de ses membres. «Ce sont nos locaux à nous. Nous travaillons avec nos propres moyens. Je n'irai pas voir le ministre des Moudjahidine pour lui demander un milliard pour faire mon devoir de fils de moudjahid», a-t-il encore affirmé. Une assemblée constitutive pour la désignation d'un nouveau président et d'un nouveau bureau national, dont la charge première est de constituer un nouveau dossier pour une demande d'agrément et la préparation d'un congrès national, dont la date n'est pas connue, toujours faute d'agrément. Le président, est le même depuis 2006, en l'occurrence El Ayachi Abdelwahib. Il a été plébiscité le jour même de la rencontre. Quant à l'agrément, le chemin à parcourir n'est pas sans difficultés, «cela fait des années depuis que nous insistons sur notre demande d'agrément mais en vain. Nous espérons l'avoir cette fois-ci à la faveur de la nouvelle loi sur les associations», a-t-il ajouté. Agrément officiel ou non, ce n'est pas un grand problème, soutient toutefois le président de la Cnem : «Mon agrément, je l'ai par le biais de mon père. Je suis fier d'être fils de moudjahid et de faire partie de la famille révolutionnaire.» Et s'il se décide de s'engager ainsi dans le travail de la Coordination, ce n'est pas pour les privilèges, poursuit-il, arguant de la qualité des personnes la composant. «Nous sommes tous des cadres, des fonctionnaires. Moi-même, je suis chef d'entreprise. Ma mission principale à travers cette coordination consiste à faire pression sur ceux-là qui pervertissent le combat de nos pères et les principes de la nation algérienne. Ceux-là qui pervertissent notre histoire. Nous sommes pour la stabilité, pour une Algérie qui est la nôtre. Nous ne voulons pas de scénarios à la libyenne.» Présents à cette rencontre, des moudjahidine et des enfants de moudjahidine insisteront : «Libérée en 1963, l'Algérie d'aujourd'hui est guettée par d'autres ennemis. Nous avons la lourde mission de nous battre contre eux pour préserver la stabilité du pays et maintenir l'union de la nation.» Interrogé sur les dernières déclarations du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, concernant le projet de loi portant sur la criminalisation du colonialisme français, le représentant de la Cnem déclarera, sans trop s'étaler sur la question : «Lui, il fait de la politique. Moi, je défends une cause.»