Le jeune dirigeant de la Corée du Nord a nommé un nouveau vice-maréchal, appelé vraisemblablement à remplacer le chef des armées démis de ses fonctions, et cherche ainsi à renforcer son contrôle sur les militaires, dont le pouvoir s'est accru au cours des décennies. «Hyon Yong-Chol s'est vu décerner le titre de vice-maréchal de l'Armée populaire coréenne», a rapporté l'agence Kcna, qui relaie les annonces de la dictature communiste de Pyongyang. Kcna ne précise pas si Hyon Yong-Chol remplace à la tête de l'armée Ri Yong-Ho, qui vient d'être démis de ses fonctions, mais les analystes estiment cette hypothèse très vraisemblable. La décision a été prise lundi par la Commission militaire centrale et la Commission nationale de la Défense, a ajouté Kcna. La veille, les médias officiels avaient annoncé que Ri Yong-Ho avait été relevé de toutes ses fonctions «pour raisons de santé», un prétexte selon les experts qui étudient la Corée du Nord, un des pays les plus secrets et les plus reclus de la planète. Ri était un proche de Kim Jong, dirigeant du pays jusqu'à sa mort en décembre dernier et auquel a succédé son fils Kim Jong. Pour les analystes, Kim Jong cherche ainsi à brider le pouvoir des militaires, devenus trop puissants à ses yeux sous la politique du Songun (“l'armée d'abord”) poursuivie par son père jusqu'en 2010. Hyon Yong-Chol avait été nommé général en septembre 2010, avec cinq autres dignitaires du régime, dont le futur dirigeant Kim Jong et sa tante Kim Kyong-Hui, sœur de Kim Jong. On ne connaît que peu de choses sur lui, comme c'est le cas pour la plupart des membres de l'élite nord-coréenne. Selon le professeur Yang Moo-Jin, de l'Université des études nord-coréennes à Séoul, Hyon est un personnage énigmatique, issu, pense-t-on, d'une famille qui a combattu les forces occupantes japonaises au début des années 40, aux côtés du fondateur de la Corée du Nord, Kim Jong, grand-père et père des deux derniers dirigeants. Hyon est désormais un des quatre vice-maréchaux de Corée du Nord. «Hyon devrait très vraisemblablement succéder à Ri Yong-Ho comme chef des armées», estime le professeur Yang. «Le Nord prend des mesures pour que Hyon remplace Ri», renchérit Cheong Seong-Chang, de l'Institut Sejong. Mais selon lui, cette promotion «est une surprise», car Hyon n'est pas membre de la très puissante Commission militaire centrale et n'est jamais apparu aux côtés du nouveau dirigeant lors de ses sorties télévisées depuis le début de l'année. Les analystes soulignent que la chute de Ri fait suite à la nomination de Choe Ryong-Hae, un haut responsable civil du Parti des travailleurs -parti unique- au poste de commissaire politique de l'armée. Agences