Le pétrole non-conventionnel rassemble tous les pétroles qui ne sont pas produits par les techniques classiques de forage. Pour pouvoir être viable, la production du pétrole non- conventionnel doit faire face à plusieurs contraintes : coût, dégâts écologiques, etc. Ce type de pétrole représente une part croissante de la production de pétrole de l'ordre de 10% actuellement et est amené à prendre en partie le relais du pétrole conventionnel dans les années qui viennent. Toutefois, certains experts estiment que les quantités de pétrole non-conventionnel produites seront toujours secondaires, car la production de ce pétrole restera toujours très coûteuse, lente (car nécessitant beaucoup de capitaux) et elle consomme beaucoup d'énergie en entrée. L'extraction et le traitement va accroître dans des proportions considérables le CO2 produit par les activités humaines. Aujourd'hui, les productions gazières non-conventionnelles (shale gas, tight gas, coal bed methane) représentent plus de la moitié de la production gazière. Les Etats-Unis sont redevenus le premier producteur mondial de gaz, avec pour conséquence l'effondrement de leurs importations de GNL. Le Canada, grand producteur de gaz conventionnel, suit les Etats-Unis dans la production de shale gas en les développant dans les provinces de l'Ouest (Colombie Britannique et Alberta) et sans doute aussi, à terme, dans celles de l'Est. L'ensemble USA-Canada a désormais la possibilité d'être autosuffisant en gaz pour une longue période. Le shale gas assure aujourd'hui environ un quart de la production gazière globale des Etats-Unis et les pouvoirs publics estiment que sa part pourrait monter à 45% en 2035, avec l'essor des gisements en cours de développement. Le shale gas représenterait plus du tiers des réserves gazières aux Etats-Unis. Toutefois, le profil de production de shale gas pour les prochaines années est plus incertain, car les niveaux actuels du prix du gaz font peser une hypothèque sur la rentabilité des productions. L'offre non-conventionnelle est en effet très réactive au niveau des prix. Pour compenser le déclin des forages antérieurs et maintenir le niveau de production, de nouveaux puits doivent régulièrement être forés, et ces opérations doivent être rentables. Aujourd'hui, il n'y a pratiquement pas de productions en dehors de l'Amérique du Nord. Les ressources mondiales apparaissent très importantes et assez bien réparties entre les continents, mais elles sont encore mal connues. Compte tenu des caractéristiques des ressources non- conventionnelles, il est très difficile, avant un début d'exploitation, d'apprécier les ressources en place et les taux de récupération. L'estimation des réserves techniquement récupérables est donc particulièrement délicate. En dehors de l'Amérique du Nord, les zones les plus prometteuses pour les shale gas sont distinctes des principaux producteurs gaziers actuels. La Chine, l'Australie (qui privilégie le coal seam gas), l'Argentine et la Pologne sont parmi les pays les plus avancés dans le développement de leurs ressources non-conventionnelles. Dans son classement par pays, l'IAE présente un scénario de production de gaz (conventionnel et non-conventionnel) à l'horizon 2035. L'Algérie figure parmi les pays pour lesquels l'IEA ne prévoit pas de production de gaz de schiste à l'horizon 2035. B. A.