Face aux crises économiques qui secouent depuis quelques années les pays occidentaux, l'Afrique a décidé d'orienter sa boussole vers l'Est et diversifier sa coopération avec le géant chinois. La cinquième édition du Forum sur la coopération sino-africain Fcsm clôturée, vendredi dernier à Beiging (Chine), confirme cette nouvelle orientation qui commençait à se dessiner depuis le début de cette décennie. Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelakader Messahel qui a pris part au forum a mis l'accent sur la nécessité «d'accélérer l'édification de nouveaux rapports de complémentarité qui constituent le socle du partenariat stratégique exemplaire qui unit la Chine et l'Afrique». Pour le ministre, la Chine, qui soutient le Nepad et s'est attelée à faire des priorités de ce programme de renouveau africain les principaux points d'encrage de sa démarche de coopération avec l'Afrique, dispose de tous les atouts pour contribuer toujours davantage, non seulement à la réalisation des objectifs que l'Afrique s'est fixée, mais aussi à une plus grande densification des relations économiques sino-africaines. Il a indiqué que «le partenariat stratégique sino-africain est appelé à un essor continu». Ce partenariat se fonde «sur le capital irremplaçable d'amitié et de respect mutuel que se vouent les peuples africains et chinois». Cette coopération s'est traduite par une présence très remarquée de l'Empire du milieu en Afrique. La Chine s'est classée ainsi premier partenaire commercial de l'Afrique avec des échanges estimés à 166 milliards de dollars en 2011 en hausse de 83 % à 2009, selon le ministre chinois du Commerce. Sur le plan investissement, à fin 2011, le stock des investissements chinois en Afrique s'est élevé à 14.7 milliards soitun accroissement de 60 % par rapport à 2009. Ces investissements sont représentés par 2 000 entreprises chinoises. Sur le plan des travaux forfaitaires, l'Afrique est devenu le deuxième plus grand marché d'outre-mer pour la Chine. Et en 2011, les entreprises chinoises ont réalisé un chiffre d'affaires de 36,1 milliards de dollars représentant 30 % de la totalité de leur chiffre réalisé à l'étranger avec une croissance de 28 % par rapport à 2009.Sur le plan d'aide au développement, l'aide chinoise aux pays africains a augmenté de 60 % par rapport à 2009. «Les financements, équipements, et techniques apportés par la Chine sont en mesure de réduire effectivement le coût de construction des pays africains, leurs conditions des infrastructures sont ainsiprogressivement améliorées», a affirmé le ministre du Commerce chinois. Dans le cadre du forum, la partie chinoise a décidé, selon le ministre du Commerce, de travailler de concert avec la partie africaine « à promouvoir la restructuration et la montée en gamme de leur coopération économique et commerciale, tout en serrant leurs liens d'intérêts et en élargissant la base de leurs intérêts communs, et ce pour résoudre leurs (douleurs de croissance).» Les deux parties lutterons ensemble contre les défis extérieurs et injecterons une nouvelle vitalité à l'intensification de la coopération Sud-Sud.Il s'agira aussi de «changer les modalités de coopération pour élever la position des économies chinoise et africaine dans la chaîne de valeur industrielle de la planète». Au sujet des questions multilatérales, lereprésentant chinois a assuré que son pays «travaillera de concert avec les pays africains pour que le Cycle de Doha débouche sur des résultats substantiels au moins dans les domaines auxquels les pays en voie de développement, surtout les pays les moins développés prêtent la plus haute attention et réalise la récolte précoce». 12 ans après la création de Cfsm, «la Chine continuera à travailler en commun avec les pays africains à consolider les acquis du forum, à saisir les opportunités de développement, à identifier les points de percée de la coopération gagnant-gagnant, dans le but de promouvoir le développement de la coopération économique et commerciale entre la Chine et l'Afrique», a conclu le ministre. Le géant chinois a par ailleurs décidé d'élargir la coopération en matière d'investissement et de financement afin d'appuyer le développement durable en Afrique. Il mettra à la disposition des pays africains une ligne de crédit de 20 milliards de dollars destinée en priorité à promouvoir le développement des infrastructures, de l'agriculture, de l'industrie manufacturière et des PME en Afrique, selon son président. Le pays comptes aussi augmenter le nombre de centres-pilotes agricoles en Afrique pour aider les pays africains à renforcer leur capacité de production agricole et mettre en œuvre le programme «Talents africains» pour former 30 000 personnes dans différents secteurs, fournir 18 000 bourses gouvernementales et construire des infrastructures culturelles et de formation technique et professionnelle en faveur des pays africains. S. B.