La crise financière internationale et son impact sur l'économie algérienne ne cessent de faire l'objet d'interventions des décideurs économiques. Après l'appel lancé vendredi dernier par le président de la République à préparer l'après-pétrole dans le message adressé à la nation à l'occasion de la célébration du 1er Novembre, c'était au tour du chef de l'Exécutif, Ahmed Ouyahia, de se prononcer hier une autre fois sur la question. Rejoignant le chef de l'Etat, Ahmed Ouyahia a, en marge de la cérémonie commémorative du 54ème anniversaire du déclenchement de la lutte de libération nationale, également mis l'exergue sur la nécessité de mettre en place une économie productive. Pour le chef du gouvernement, la crise financière mondiale devrait être saisie par l'Algérie pour préparer l'après-pétrole. Elle «nous rappelle que nous sommes gravement dépendants», a souligné Ahmed Ouyahia qui voit en cette crise un avantage dans ce sens. Faudrait-il donc, selon lui, saisir cette occasion et «profiter» de cet avantage pour lancer une économie basée sur un système de production nationale. En d'autres termes, de l'avis d'Ouyahia, le temps est venu de «se mettre sérieusement au travail pour préparer l'après-pétrole par le travail et la valeur ajoutée». Et ce, pour créer «une économie productive» «Il faut qu'on travaille. Il faut qu'on cesse de penser que nous sommes devenus un pays riche et ne plus parler d'aisance financière», a exhorté le chef de l'Exécutif. Et de réaffirmer par la même occasion que l'Algérie est l'abri de la crise. Un abri qui risque de s'effondrer à moyen terme avec l'effondrement des cours de l'or noir. Ouyahia lui-même a parlé de trois années d'abri. Mais les conséquences de la crise financière pourraient être ressenties bien avant. Et pour cause, le feuilleton de la chute a déjà commencé. En quelques jours, le prix du baril de pétrole a perdu 20 dollars et, en l'espace de quatre mois, il a perdu près de 60% de sa valeur. On ne s'attend pas à ce qu'il y ait un redressement dans l'immédiat avec le ralentissement de l'économie mondiale. C'est l'avis partagé par la majorité des experts. Même le président de la République a parlé vendredi dernier de «séisme économique» et de «répliques préjudiciables» aux économies faibles des pays en développement comme c'est le cas de l'Algérie. D'où la nécessité d'aller vers le travail productif et l'activité intellectuelle, donc de se lancer dans la dynamique du développement. Or, cette dynamique a besoin de moyens. Des moyens à assurer avec les ressources financières déjà existantes à travers la mise en place des outils de productions c'est-à-dire l'entreprise. Une entité qui nécessité une ressource humaine qualifiée et des équipements modernes, donc des investissements. L'Etat est, en finalité, appelé à investir dans ce cadre pour réussir à diversifier l'économie et mettre fin à la dépendance à l'égard des importations. Certes, le ton est donné avec les dernières orientations du Président mais l'application devra encore attendre, notamment à travers les dispositifs prévus dans le projet de loi de finances 2009. S. I.