Le représentant du RND Ahmed Ouyahia s'est encore une fois montré rassurant sur les capacités de l'Algérie à faire face à la crise financière mondiale. Selon lui, l'Algérie est l'abri de la crise à moyen terme. «Nous en sommes à l'abri pour au moins trois ou quatre années grâce aux réserves de change (140 milliards de dollars) et aux dinars du fonds de régulation (4 000 milliards de DA)», a-t-il clairement affirmé relevant par la même occasion l'importance de l'excédent bancaire qui a atteint la fin 2008 environ 2000 milliards de DA. «Le programme de développement annoncé par le président de la République, s'il est réélu, coûtera 150 milliards de dollars, mobilisera le dinar et, pour peu que le baril reste à 40 dollars, en 2013, il subsistera 700 millions de DA dans le fonds de régulation, et s'il descend au plus bas, le fonds de régulation pourra nous protéger», a-t-il ajouté avec assurance. Une assurance conjuguée à un appel à la prudence dans la gestion des dépenses publiques «Les Algériens n'ont aucune raison de s'inquiéter, à condition qu'ils mettent un terme au gaspillage et se mettent au travail». En faisant cette déclaration, le SG du RND ne fait que réitérer son appel lancé à maintes reprises au nom du gouvernement et par le président de la République sur la nécessité de rationaliser les dépenses publiques. Le gouvernement algérien reste donc confiant, même si plusieurs experts sont quelque peu sceptiques. A l'heure où les avis divergent sur l'impact de la crise financière mondiale sur l'Algérie, l'utilité d'ouvrir un véritable débat sur la question s'avère judicieux. Ainsi, le 5e Forum international d'Alger vient à point nommé. Décideurs, experts du secteur bancaire, assureurs, sociétés financières et différents opérateurs économiques se rencontreront prochainement dans la capitale pour discuter de l'évolution de l'actualité économique mondiale. Les impacts de la crise financière mondiale et les effets des politiques de sortie de cette crise seront au centre des débats de la 5e édition du Forum international de la finance (FIF) qui se déroulera en mai prochain à Alger. Après s'être intéressé l'an dernier à la stratégie de financement bancaire pour la mise à niveau des entreprises, le 5e FIF se penche sur la crise financière qui secoue le monde depuis des mois. Le FIF, qui se veut un carrefour d'échanges entre décideurs, experts du secteur bancaire, assureurs, sociétés financières et différents opérateurs économiques, ambitionne de «servir de cadre d'analyse et d'échanges» entre tous les intervenants de la place financière sur l'évolution de l'actualité de la finance nationale et internationale, a indiqué, dans un communiqué cité par l'APS, le Forum des compétences algériennes en Suisse (FCAS), qui organise l'événement. Ce forum a également pour objectif de contribuer à «la formulation d'approches et de propositions à même de faire face aux contraintes imposées par la crise et soutenir les efforts et la dynamique de développement économique», a précisé le FCAS à l'APS. Ainsi, les experts nationaux et internationaux qui prendront part aux travaux de ce forum «se pencheront particulièrement sur les impacts de cette crise et auront à analyser les effets des politiques de sortie de crise prises à différents niveaux». Lors de ce forum, auquel la participation des ministres des Finances, M. Karim Djoudi, et de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, est annoncée, les discussions seront consacrées à différents thèmes liés à cette crise. Il s'agit, entre autres, de l'impact de la crise sur l'économie algérienne et sur le programme de réformes bancaires, de la nouvelle régulation mondiale et du rôle de l'Etat dans la gestion de la crise, a-t-on précisé de même source. D'autres problématiques seront également abordées par les participants et porteront notamment sur les perspectives de l'Algérie face à la crise financière et énergétique, les enseignements tirés de la crise pour la formulation de politiques de gestion financière des ressources pétrolières ainsi que l'expérience internationale de gestion des ressources financières à travers les fonds souverains. Créé en 2003, le FIF est une émanation du FCAS et compte une centaine d'adhérents algériens établis en Suisse, désireux de contribuer à la modernisation du secteur financier algérien. F. B.