ArcelorMittal, le premier sidérurgiste mondial, estime que l'environnement devrait rester difficile au second semestre, surtout en Europe où le groupe a revu en baisse ses prévisions de consommation étant donné la brutalité du ralentissement économique.Les producteurs d'acier sont confrontés à une baisse de la demande en Europe et au Japon et à un ralentissement en Chine, premier producteur et consommateur mondial, les marchés américains étant les seuls où la demande reste soutenue.«Les conditions de marché au premier semestre ont été très difficiles, plus difficiles que nous ne l'avions prévu en raison d'un ensemble de facteurs, notamment de la crise en zone euro qui n'est toujours pas résolue», déclare Lakshmi Mittal, directeur général d'ArcelorMittal, cité dans le communiqué de résultats.La société, dont les chiffres du deuxième trimestre sont conformes aux attentes, sans compter une plus-value de cession, s'attend à des conditions de marché du même ordre au second semestre. «L'Europe reste notre principale préoccupation et la gravité de la situation se reflète dans les performances de nos unités européennes. Nous allons continuer à nous focaliser pendant le reste de l'année sur la poursuite de l'amélioration de la compétitivité et sur la réduction de la dette», souligne Lakshmi Mittal. ArcelorMittal a revu à la baisse ses prévisions, déjà faibles, de consommation d'acier en Europe, indiquant que celle-ci devrait reculer de 3% à 5% cette année. La société n'a pas donné de prévision chiffrée sur l'année, mais a déclaré que les livraisons d'acier du second semestre seraient inférieures à celle du premier semestre, avec des profits à la tonne du même ordre. Les livraisons d'acier restent attendues en hausse de 10% sur l'ensemble de 2012.L'action ArcelorMittal gagnait 2,26% à 12,00 euros à 11h40. Elle a perdu 15% depuis le début de l'année et est en retrait d'un tiers par rapport à son pic de l'année, atteint début février. «Il n'y a pas de mauvaise surprise. Le sentiment actuel sur le marché de l'acier est extrêmement mauvais», souligne Hermann Reith, analyste du secteur de la sidérurgie chez BHF Bank. «Les résultats sont en ligne et l'action avait beaucoup baissé. La prévision pour le second semestre a l'air meilleure à première vue, essentiellement parce que le minerai de fer compense l'acier.» ArcelorMitttal, dont les capacités de production représentent plus du double de celles de son concurrent le plus proche, a dégagé au deuxième trimestre un résultat brut d'exploitation (Ebitda) de 2,45 milliards de dollars (2,03 milliards d'euros), contre une prévision moyenne des analystes interrogés par Reuters de 2,18 milliards de dollars.Ce chiffre prend en compte une plus-value de cession de 339 millions de dollars liée à la vente d'un actif aux Etats-Unis, somme qui a en partie servi à faire baisser l'endettement net du groupe à 22,0 milliards de dollars à la fin juin. Hors cette plus-value de cession, l'Ebitda du premier semestre a été légèrement inférieur à celui du second semestre 2011, contrairement à ce qu'avait prévu le groupe.ArcelorMittal a par ailleurs annoncé mercredi dernier avoir conclu un accord pour la cession de sa participation de 48,1% sans la société Paul Wurth Group à l'allemand SMS pour 300 millions d'euros.