Le groupe a bénéficié du fort rebond des exportations, moteur de l'économie allemande, notamment dans les secteurs de l'automobile et de l'ingénierie qui ont affiché une solide rentabilité, tandis que le secteur de la construction est resté faible. «Thyssen est exposé à la forte croissance du marché allemand ainsi qu'à l'environnement relativement favorable de l'Autriche, des Pays-Bas et de la Scandinavie», commente Herman Reith, analyste chez BHF Bank. «Il y a aussi la parité euro-dollar qui a rendu les exportations de ces pays compétitives», ajoute-t-il. La première économie de la zone euro se démarque positivement de ses voisins, sa croissance étant tirée par la solidité de ses entreprises exportatrices sur les marchés émergents tandis que sa demande intérieure repart progressivement. L'emblème de l'économie allemande, Siemens, s'était dit confiant, en novembre, dans sa capacité à augmenter significativement son dividende et à faire croître ses profits grâce aux marchés émergents. ThyssenKrupp a déclaré qu'il s'attendait à une croissance de ses ventes comprise entre 10 % et 15 % pour l'exercice en cours qui s'achèvera en septembre 2011 avec un Ebit (profit avant intérêts et impôts) ajusté d'environ deux milliards d'euros, contre 1,2 milliards pour l'exercice 2009-2010. Le consensus réalisé par Reuters table sur un chiffre d'affaires de 47,45 milliards d'euros pour 2010-2011, soit 11,3 % de plus qu'en 2009-2010. «ThyssenKrupp reste prudemment optimiste concernant ses développements sur ses principaux marchés et dans ses secteurs clés de consommation», a dit le groupe mardi. La plupart de ses concurrents ont donné des perspectives prudentes pour les trimestres à venir, prévenant que les sidérurgistes allaient faire face à des périodes plus difficiles après avoir profité du regain de demande pendant la reprise économique mondiale. ArcelorMittal avait dit le mois dernier qu'il constatait une demande atone, une hausse des coûts et une chute des prix, et a dit prévoir un bénéfice inférieur aux attentes des investisseurs au quatrième trimestre. Le principal sidérurgiste mondial anticipe une croissance de 5 % à 6 % du marché mondial de l'acier l'année prochaine, en ligne avec les estimations de 5,3 % de l'Association mondiale de l'acier, contre une croissance de 13 % cette année. Réduction des coûts Les marges de ThyssenKrupp ont, également, été portées par son programme de deux ans de réduction des coûts qui avait initialement pour but d'économiser 1,5 à 2 milliards d'euros à horizon septembre 2011. Le groupe a déclaré, mardi, qu'il continuerait à réduire ses coûts à «optimiser son portefeuille», sans toutefois donner de détails. Au quatrième trimestre de son exercice 2009-2010, ThyssenKrupp a publié un profit ajusté avant impôts de 107 millions d'euros, alors que les analystes tablaient en moyenne sur un profit de 99,3 millions d'euros, d'après un sondage Reuters. Le titre ThyssenKrupp a grimpé de 28 % depuis la publication de ses résultats du troisième trimestre le 13 août. Mardi à Francfort, il cédait 0,24 % à 29,49 euros vers 10h40 GMT alors que l'indice regroupant les valeurs industrielles européennes avançait de 0,92 %.