Le Réseau algérien des médias pour l'économie verte et l'environnement (Rameve) a organisé lundi dernier une conférence sur les problèmes du délestage et les récurrentes coupures d'électricité. Cette rencontre a permis aux différents intervenants de faire l'état des lieux du secteur mais aussi de déterminer les raisons de cette augmentation sensible de la consommation. Pour Salim Kehal, chercheur au Centre de développement des énergies renouvelables (Cder) : «Les efforts de l'Etat pour augmenter les capacités du pays en la matière n'ont pas été à la hauteur de l'évolution industrielle et du mode de vie des Algériens qui a évolué aussi.» Dans le même sens, il a estimé que «l'importation des produits électroménagers énergivores ne répondant pas aux normes ont contribué à une augmentation de la demande de plus de 30%». Kehal juge que l'absence d'un mix énergétique et d'un modèle énergétique a accentué cette pression sur la production actuelle, outre la négligence du concept de l'efficacité énergétique dans le secteur du bâtiment. «L'Etat a longtemps attendu la venue des IDE pour investir dans ce créneau mais, au final, les étrangers ne sont pas venus», a-t-il dit, précisant que ce sont les pouvoirs publics qui ont pris en charge, par la suite, la question des investissements. Outre le renforcement des investissements dans ce secteur pour parer à toute éventualité à l'avenir, le conférencier a préconisé d'exploiter au maximum le renouvelable mais aussi d'ouvrir les portes au secteur privé.Quant au délestage et aux pannes récurrentes enregistrées à travers le territoire national, MM. Aziz Ameyoud et Adjib Radi, respectivement directeur de conduite système à l'Opérateur système (OS), et sous-directeur à la Commission de régulation d'électricité et du gaz (Creg) ont tenté tour à tour d'expliquer les raisons qui poussent le groupe Sonelgaz à recourir au délestage. Pour eux, le délestage est une mesure de sauvegarde du réseau et une pratique répandue dans le monde et même réglementée par des textes et des lois. Donc ce n'est pas spécifique à l'Algérie. Cependant, pour les mêmes responsables, les coupures qui surviennent durant les périodes de chaleur sont dues particulièrement à des pannes de réseau. Selon les mêmes responsables, l'offre nationale en électricité est importante avec une capacité installée estimée à plus de 11 000 MW et qui sera doublée d'ici 2017. Mais les contraintes du groupe Sonelgaz sont la durée de réalisation des investissements, qui est considérable et l'opposition des citoyens dans certaines régions du pays à la construction des réseaux de distribution. Rappelons, enfin, que le Rameve a été créé en juin dernier à l'initiative d'un groupe de journalistes et opérateurs spécialisés dans les questions de l'environnement et du développement durable suite à une conférence organisée par le ministère de l'Industrie et l'Agence allemande GIZ. S. B.