Photo : M. Hacène Par Youcef Salami Invité hier du Forum de Liberté, le Pdg de Sonelgaz, Nordine Bouterfa, a essayé de circonscrire le rôle dévolu au holding qu'il dirige et les raisons qui font qu'il y a des délestages. Il a souligné qu'il y a Sonelgaz d'avant 2002 et Sonelgaz d'après 2002. Sonelgaz, transformée en holding en vertu de la loi sur l'électricité et le transport par canalisation du gaz, adoptée en 2002, remplit une fonction différente de celle qu'elle remplissait avant l'avènement de l'ouverture du secteur de l'électricité au privé. Aujourd'hui, Sonelgaz n'intervient ni dans la distribution ni dans la production ; il y a des filiales qui y sont dédiées. SPE intervient à hauteur de quarante pour cent dans la production, le reste se répartit entre Skh, Sks, Tergua etc. Bouterfa relève que les sociétés de distribution font face à des pics de consommation estimés, cette année, à 10 000 mégawatts, alors qu'il n'y a plus de réserves. Le pic enregistré en 2011 se situait autour de 8 800 mégawatts. Que faire dans pareille situation, se demande-t-il ? La France, tout comme l'Espagne, pour l'exemple, importe de l'électricité, parce qu'il y a une surconsommation d'énergie. L'Algérie ne peut le faire. Elle n'importe que cent mégawatts du Maroc. Aussi, le délestage on y recourt parce que l'on ne dispose pas de solutions alternatives, pour l'instant, estime Nordine Bouterfa, pour qui le secteur de l'électricité évolue dans un environnement difficile. Selon Bouterfa, il y a des problèmes au niveau de la production, de la distribution et du transport, mais ce ne sont pas les filiales qui en sont responsables, dit-il. Et ce n'est pas la faute à telle ou telle société de distribution, si on n'arrive pas à avoir une assiette de terrain pour mettre en place un transformateur électrique, ajoute-t-il. Le Pdg de Sonelgaz a, par ailleurs, longuement évoqué la consommation d'énergie domestique et l'ampleur prise par l'installation de climatiseurs. En Algérie, le gros de la consommation est dans le résidentiel et non pas dans l'industrie, a-t-il noté. Nordine Bouterfa a estimé que, pour promouvoir l'économie d'énergie, il faut revoir la structure des prix de l'électricité, augmenter les tarifs de cinquante pour cent. L'invité du Forum de Liberté a également parlé des énergies renouvelables et du projet Desertec. Il a expliqué que si Desertec, a été projeté à l'horizon 2050, ce n'est pas par hasard. A cette échéance, ajoute-t-il, l'industrie et la technologie dans le mode développé arriveront à maturité et les tarifs de l'électricité issue des énergies renouvelables convergeront vers ceux de l'électricité d'origine conventionnelle.