En tant que discipline théâtrale, le monologue doit obéir à des règles artistiques et à des références de qualité, a rappelé, lundi soir dernier à Alger, le directeur du Théâtre régional de Béjaïa (TRB) et homme de théâtre Omar Fetmouche, qui considère la définition du monologue en Algérie comme erronée.Fetmouche intervenait aux côtés du journaliste Mohamed Kali à la rencontre-débat qui clôturait la semaine du monologue organisée par le quotidien Algérie news. Omar Fetmouche soutient qu'une «grande confusion règne dans le théâtre algérien entre monologue, monodrame et one-man-show» qui sont trois disciplines distinctes d'un théâtre à distribution unique (un seul comédien). Les trois disciplines ne peuvent être perçues de la même manière, puisque le monodrame est un travail théâtral à part entière, (comprenant l'écriture dramaturgique, la mise en scène, la performance du comédien et parfois la chorégraphie) alors que le monologue n'est qu'une performance individuelle dans une pièce théâtrale tandis que le one-man-show est basé sur le rire et la dérision, expliquera l'homme de théâtre. De ce fait, les trois disciplines ne peuvent être jugées ou produites de la même façon, surtout qu'elles sont fondues toutes les trois dans le moule du monologue auquel sont consacrées aujourd'hui des journées nationales. Le plus dangereux, aux yeux du dramaturge, est que le monologue devient aujourd'hui «un choix de facilité même pour les jeunes comédiens», alors que cet exercice nécessite «un grand capital d'expérience sur la scène», dira Fetmouche. Il est rejoint sur ce point par le journaliste Mohamed Kali qui estime que l'orientation des artistes vers cette discipline est «due aux coûts de montage du monologue qui sont nettement inférieurs à ceux d'une pièce à large distribution». Kali a démontré, par une communication sur l'apparition et l'évolution du monologue algérien, que cette discipline était celle des comédiens dont les troupes se sont séparées en citant l'exemple de Homk Salim (la folie de Salim) qu'Abdelkader Alloula avait montée une fois son théâtre fermé. Il estime donc qu'au-delà des coûts financiers, le monologue a été le produit de conditions particulières beaucoup plus qu'un choix artistique, en appuyant ses propos par la multitude de monologues féminins au début des années 90 tels que Fatma écrit par M'hamed Benguettaf et interprété par Sonia. A la fin de la rencontre, Omar Fetmouche conseillera aux jeunes comédiens de «se forger au théâtre de large distribution et de capitaliser une expérience conséquente» avant de s'attaquer au monologue et surtout d'éviter «les imitations et les one-man-shows stériles». Après cette rencontre, la comédienne Tounes Aït Ali a présenté le monologue Ouarda, extrait de son prochain spectacle intitulé Les Poupées. Elle sera suivie de Toufik Mezaïche dont le spectacle Retard marque la clôture de la semaine du monologue qui se tenait à l'espace Plasti du quotidien Algérie news depuis le 31 juillet dernier. R. C.