Il est fréquent d'apprendre que tel ou tel sportif a été contrôlé positif à des substances interdites. Les sportifs sont-ils à plaindre ? Les sportifs sont-ils victimes ou coupables d'un système qui les incite à franchir les barrières pour être au-devant de la scène. Seriez-vous capables de vous doper pour être le meilleur à tout prix ? Un vrai sportif ne tolère pas le dopage, il l'assimile souvent à de la triche, en plus du fait que cela nuit à la santé, certains sportifs ont trouvé la mort par overdose. Dans certains sports, les sports de performance surtout, c'est un cercle vicieux tant les performances dépendent de ce qu'ils ont dans le sang. Le sport est aussi un moyen d'évaluer et de jauger une civilisation, et le dopage effréné de cette ampleur ne peut-être qu'antinomique avec la civilité, le civisme et naturellement la civilisation. Pour autant, l'interrogation ne se pose pas uniquement au niveau de cet acte déplorable. La mésaventure de Londres a démontré la dimension de cette culture : celle de la tricherie de nos athlètes dont l'ambition démesurée est à la hauteur de leur faiblesse physique et de leur handicap psychologique. Le recours à ce procédé douteux suscite le désarroi et la honte. C'est pour dire que l'envie de se rendre à Londres à tout prix traduit plutôt, comme un miroir grossissant, le malaise du sport algérien et l'incompétence de ses dirigeants. Pour rappel, les deux athlètes Larbi Bouraada (décathlon) et Zahra Bouras (800 m), qui voulaient faire de bons résultats, ont été contrôlés positifs à la Stanozolol, une substance interdite. Ils ont été suspendus à titre conservatoire et de ce fait, rateront ainsi les jeux Olympiques 2012 de Londres. Ils ont été contrôlés, le 15 juin 2012, au meeting de Ratingen (Allemagne), et l'analyse a révélé la présence de Stanozolol. Quant à Zahra Bouras, elle a été contrôlée également en compétition à deux reprises, le 5 juin 2012, au meeting de Montreuil (France) et le 9 juin 2012 au meeting de Villeneuve d'Ascq, à Lille (France), deux rendez-vous où elle s'était également illustrée en remportant les épreuves du 800 m. Les deux athlètes ont été exclus des JO. Ils se sont laissés piéger par la facilité et la dévoreuse ambition de gagner sans effort personnel. C'est si vrai, et lamentable aussi, que la condamnation -d'abord par le Comité olympique, ensuite par l'opinion publique- a un caractère irréversiblement éthique. L'Algérie qui érige le sport comme référence, un critère à l'image des autres performances qu'elle souhaite réaliser, notamment au niveau sportif et humain, doit combattre ce phénomène. Maintenant, il faut impérativement préserver nos acquis et les défendre avec la plus grande opiniâtreté. Comme aussi il est urgent de se remettre sans plus tarder au travail de sensibilisation sur ce phénomène afin de donner une autre leçon et prouver que les Algériens sont capables d'effectuer de bonnes performances sans avoir recours aux procédés illégaux. Il va sans dire que le sport est indissociable du coaching, du suivi médical, du kiné et du soigneur. Autant affirmer que le travail étudié, sur le moyen terme, le cycle olympique, doit être désormais de mise, notamment dans le domaine du marketing, de la promotion, et de l'image de marque de l'athlète. Tout cela rejaillira sur le sport. C'est toute la vie sportive de l'athlète qui fera indubitablement le saut qualitatif escompté. Ce qui, il n'y a pas longtemps, paraissait utopique deviendra possible. Ceux qui se sont servis de ce procédé (de dopage), au détriment de la santé de l'athlète, en lui faisant prendre des risques, devraient disparaître du paysage sportif et laisser leurs places aux véritables compétences avérées du pays. Dans cette même logique, le COA est appelé à procéder à sa grande lessive. Le même raisonnement vaut pour le ministère de la Jeunesse et des Sports qui doit bannir à jamais certaines pratiques surannées et irréductiblement préjudiciables aux honnêtes gens, notamment celles relatives au passage de grade ou la promotion qui consacrent la médiocrité aux dépens de la compétence. Pour certains postes-clés à tous les niveaux de la gestion sportive, il faut céder la place aux hommes de terrain, aux techniciens et laisser la politique aux politiciens. On ne terminera pas sans lancer un appel à nos valeureuses compétences à réintégrer les instances sportives pour reprendre leurs activités professionnelles et au plus vite, l'unique et seule condition pour remettre notre chère Algérie dans le bon cap. A. B.