Découragés par la précarité, le laxisme et à la mauvaise gestion qui caractérisent les hôpitaux publics, les Algériens sont de plus nombreux à recourir au secteur privé. Mais, ils sont vite désabusés. Car souvent les prestations proposées au niveau de ces structures sont loin de répondre aux normes. censé être complémentaire du secteur public dans la prise en charge de certaines maladies, le privé semble bien loin de remplir la mission pour laquelle il a été créé. Erreurs médicales, complications post-chirurgicales, non respect des normes de tarification autant de griefs qui sont retenus à l'égard de bon nombre de cliniques privées. Le ministère de la Santé avait promis de mettre fin aux multiples dérapages constatés, annonçant qu'il allait fermer les cliniques qui ne respectent pas les cahiers des charges et la législation en vigueur. Mais beaucoup de ces cliniques hors normes continuent d'activer. C'est le cas de certaines cliniques ophtalmologiques et de centres d'hémodialyse. Prenons l'exemple des cliniques privées d'hémodialyse qui sont plus de cent à activer à travers le pays. La plupart d'entres elles sont pointées du doigt à cause des prestations médiocres qu'elles proposent. La mauvaise prise en charge est décriée par les patients et les professionnels de la santé. La dialyse est devenue un véritable business et le malade est perçu comme une vulgaire marchandise. Tout ce qui importe c'est l'argent. Les pratiques malhonnêtes pullulent. Certains médecins du secteur public n'hésitent pas à détourner les malades vers leurs cliniques, parfois avec les moyens de l'hôpital. Il y a quelques années, le professeur Tahar Rayane, président de la Société algérienne de néphrologie, de dialyse et de transplantation (Sandt) avait alerté sur «la mafia de la dialyse». Mais la situation est toujours aussi dramatique. Les cabinets dentaires privés sont également dans le collimateur. Le ministère de la Santé les avait sommés de s'équiper en autoclaves, appareils de stérilisation du matériel médical, sous peine de sanctions, allant jusqu'à la fermeture. Mais très peu de dentistes se sont conformés à cette exigence. Ce qui porte préjudice aux patients puisque ils risquent des contaminations virales (Hépatites B et C, VIH). Selon une enquête révélée par l'association SOS hépatites, plus de 70% des malades atteints d'hépatites, sont contaminés au niveau des cabinets dentaires. D'autre part, le non-respect de la déontologie professionnelle, médicale et des normes de tarification au niveau des cliniques privées sont également déplorés. A. B.