Le Rassemblement national démocratique multiplie les sorties et autres rencontres avec ses militants à travers les wilayas du pays, en vue de battre le rappel des troupes pour les prochaines élections locales, prévues le 29 novembre de l'année en cours. Jusque-là rien d'extraordinaire et cela entre dans la logique de n'importe quel parti à l'approche d'échéances électorales. Mais il se trouve que le parti dirigé par Ahmed Ouyahia connaît quelques couacs. Même si entre le comité «de redressement du RND» et les jeunes de la wilaya d'Alger qui exigent le départ de Seddik Chihab, la direction ne balance nullement. Ce parti a au contraire décidé de faire fi de tout ce qui pourrait lui engendrer des répliques à défaut, pour le moment, de provoquer un séisme, de mettre de l'ordre, non sans appeler au resserrage des rangs. Le RND a été jusqu'à opter pour une sorte de réconciliation entre «ses enfants», pour ne pas connaître la même déroute que lors des dernières législatives. Des rumeurs ont fait état de création d'une commission de réconciliation que conduirait Khalfa M'barek l'ex-chargé de l'organique du parti et secrétaire général de l'Organisation des enfants de moudjahidine. Ce qu'un membre de la direction du RND, contacté mercredi par téléphone, a démenti, précisant tout de même qu'il ne s'agissait là que d'une reprise de contact avec les cadres du parti qui se sont mis à l'écart pour une raison ou une autre. A l'instar d'ex-ministres comme Yahia Guidoum, Lahcène Moussaoui, Bakhti Belaïb, Tedjini Salaoundji, etc. Une mission qui échoit entre autres à Khalfa M'barek. Par ailleurs, le rassemblement dirigé par l'actuel Premier ministre a décidé d'ouvrir les candidatures pour les élections locales à des étrangers au parti. Ce qu'il a appelé les jeunes et la société civile. Le porte-parole du RND a indiqué que cette décision ne signifiait pas que sa formation politique n'avait plus de militants, «elle en compte 300 000», selon lui. Alors pourquoi ce choix. Les réponses de Miloud Chorfi sont restées évasives. A moins que le RND n'ait décidé d'emboîter le pas au FFS en optant pour cette nouvelle pratique. Ce qui ne manquera pas, comme au parti de Aït Ahmed, de faire des mécontents mais aussi de potentielles dissidences qui viendraient s'ajouter à celles déjà existantes. Le plus étonnant au RND, c'est que la direction a désigné Khalfa M'barek pour entamer les démarches envers les cadres en retrait. Etonnant, dès lors que l'ex-chargé de l'organique s'était retiré du Rassemblement en début d'année lorsqu'il a constaté que son nom n'a pas été retenu dans la liste des candidats aux législatives. Il a été jusqu'à confectionner une liste indépendante, laquelle a été rejetée par la wilaya d'Alger. Rejet confirmé par la chambre administrative du tribunal de Bir Mourad Raïs. Il est repêché aujourd'hui pour faire œuvre de bons offices. En tout état de cause, le parti dirigé par Ahmed Ouyahia semble vouloir corriger les erreurs fatales qui lui ont valu son absence dans 15 wilayas, restaurer l'autorité de la direction. Cela non sans s'ouvrir aux propositions et au débat interne. Histoire de faire participer tout un chacun aux décisions qui engagent l'avenir du parti. F. A.