«Les investissements directs étrangers n'ont pas apporté grand-chose à l'Algérie en matière de développement.» L'auteur de cette déclaration ne croyait pas si bien dire. Avant lui, d'autres acteurs de la scène politique, syndicale et économique ont fait le même constat. Depuis l'ouverture du marché, de manière brutale, faut-il le souligner, du fait que l'Algérie subissait les pressions des institutions de Bretton Woods, on a assisté à la transformation de notre pays en un véritable comptoir de commerce. Un bazar pratiquement à ciel ouvert. Toutes les professions de bonne foi des étrangers quant à leur détermination à aider l'Algérie à travers des investissements directs accompagnés de transfert de technologies se sont soldées plutôt par un pillage en règle. En ce sens que la majorité de ces investisseurs n'ont pas déboursé grand-chose de leur escarcelle pour créer de la richesse et des emplois. Si tant est qu'ils l'aient fait, ils ont préféré -la législation algérienne étant permissive- puiser dans nos banques desquelles ils sollicitaient des crédits faramineux à des taux bonifiés, profiter des avantages fiscaux. Les bénéfices réalisés, notamment dans le secteur des services, sont immédiatement rapatriés vers le pays d'origine. Il est même arrivé que certaines sociétés ou multinationales s'envolent outre-mer avec armes et bagages sans crier gare. Il faut souligner que les étrangers ne sont pas les seuls à procéder de la sorte. Nous sommes même tentés d'affirmer qu'ils ont pris l'exemple sur certains nationaux, qu'ils soient importateurs ou supposés producteurs. Combien d'entre ceux-ci ont contracté des prêts à travers des prête-noms, de fausses domiciliations bancaires, ou sans, et inondé le marché de produits (parfois impropres à la consommation) avant de prendre la poudre d'escampette sans laisser une quelconque trace ? Certes, la situation s'y prêtait car les pouvoirs publics étaient beaucoup plus préoccupés par la préservation de la sécurité du pays et celle des fondements même de l'Etat. Pendant ce temps, les véritables opérateurs étaient marginalisés, trouvant toutes les difficultés du monde à mener à bon port leur projet, dont beaucoup ne pouvaient être que rentables et nécessaires pour le pays. Qui lui auraient certainement permis de faire toutes les économies et d'argent et de lamentations. F. A.