Face à la crise internationale et à une mondialisation contribuant à y remédier, il appartient à l'Algérie d'établir son propre bilan et de mieux prendre en charge son développement économique et social face à une offensive étrangère dont il reste à mesurer les réels apports bénéfiques. Alors que se perpétuent les fluctuations négatives autour du prix du baril de pétrole et que les spécialistes des pays producteurs restent très vigilants quant à la durée et aux conséquences de cet effondrement boursier, l'Algérie veut accentuer la dynamique favorisant une relance économique bien effective. Car devant voir les choses sainement d'un point de vue autant économique que politique, disons que notre pays n'a pas de miracle à attendre de l'accord d'association avec l'Union européenne, l'Union pour la Méditerranée et encore moins de son adhésion à l'OMC, cela sur fond de capacités d'échanges équilibrés. Cependant, à ce propos, sans encenser le président Abdelaziz Bouteflika, reconnaissons qu'il aura créé un effet attractif et positif sur la scène internationale avec le nouvel intérêt suscité par le marché algérien, même si l'on estime, au niveau intérieur, que sur le plan économique tout reste à faire. Et dire, donc, que demeure toute la dépendance vis-à-vis de l'extérieur en matière de biens de consommation courante et d'équipements. De fait, il n'est plus un secret pour quiconque que 96% des exportations algériennes continuent d'être représentés par les hydrocarbures, ce qui donne une idée précise de notre déficit commercial hors hydrocarbures et de la faiblesse de nos secteurs productifs, en quantité et en qualité. En tout, cela situerait le drame économique algérien avec une balance commerciale sans cesse déficitaire hors hydrocarbures et que l'on continue d'expliquer par l'obsolescence de l'outil industriel ne répondant plus aux normes et exigences de production et de consommation, dans le même temps qu'a été décidée la privatisation de ce même outil ?! Là, il y aurait eu comme une contradiction très importante, faisant que l'on en est, encore, à se demander quel partenaire ou homme d'affaires avisé viendrait à reprendre ou à s'associer avec une entreprise déclarée totalement dépassée par ses propres propriétaires. À l'évidence, il y a eu maldonne en termes de communication économique ; l'action de privatisation, sous quelque forme que ce soit, impliquant une mise en valeur des biens proposés, ce qui n'a pas été le cas jusqu'ici… Pas plus d'ailleurs n'aura été mis en relief l'important capital humain, de bonne formation et qualifié, dont viendraient à bénéficier les repreneurs et autres investisseurs directs, étrangers ou nationaux. Parvenant à un tel questionnement ou constatation, force est de s'interroger sur notre réelle capacité à promouvoir, à l'extérieur, les différentes potentialités algériennes au vu de toute ces entreprises privatisables et continuant de nous rester sur les bras ou, encore, de ces différents secteurs censés attirer les investisseurs étrangers ; aussi, de se demander, en la matière, s'il ne faudrait pas repartir de zéro ? Sans qu'il ne s'agisse, ici, d'établir un quelconque procès, faut-il dire, pourtant, que continuent à se faire attendre les réformes et autres mesures précises et pratiques devant accompagner le plan 2005-2009 et, bien plus, le prochain plan quinquennal de relance sur fonds d'investissements productifs, de partenariat et de privatisation ; le tout en préservant et en développant l'emploi. Là, l'objectif étant de sortir de cette infernale spirale faisant toujours dire, à l'exception des secteurs pétrolier et gazier, que la redynamisation des autres activités de production demeure la problématique principale des dirigeants du pays. L'heure n'étant plus aux tergiversations, face à l'UE, à l'OMC et à d'autres offensives sous forme de création de zones de libre-échange, une nouvelle notion d'intérêt national doit nécessairement prendre forme afin de briser toutes les sources de blocage ralentissant, tout autant, les réformes, l'investissement et le partenariat national et étranger. Enfin, s'agissant du marché algérien, de savoir qu'il intéresse aussi bien les producteurs et investisseurs étrangers de tous horizons que les grands détenteurs de capitaux, y compris des Algériens, autres investisseurs potentiels qu'il s'agit d'amener, en plus grand nombre à contribuer au redressement économique et social national, en toutes garanties de leurs avoirs. Larbi R. Abahri