Photo : Sahel Par Wafia Sifouane C'est à la salle Dar Dzaïr, à la Safex, que la cérémonie de remise du prix Aslia, du nom de l'Association des libraires algériens, a eu lieu hier matin. Ce prix instauré depuis six ans consacre chaque année durant le Salon international du livre d'Alger (SILA) une œuvre et un auteur. L'heureux lauréat de ce 13ème SILA est le journaliste, anthropologue et romancier Amara Lakhous pour son œuvre Choc des civilisations pour un ascenseur Piazza Vittorio paru aux éditions Barzakh. La présidente d'Aslia a ouvert la cérémonie en soulignant le parcours que l'auteur a effectué avant cette ultime consécration. Parlant de l'importance que représente cette distinction, elle dira que le prix Aslia «vient sceller le lien entre les libraires et l'auteur. Une œuvre ne s'impose pas par hasard, elle marque son époque et Amara a réussi ce défi». Selma Hellal, responsable des éditions Barzakh, qualifiera, elle, cette consécration de «boomerang», étant donné que le roman a vu le jour en Algérie mais il a fallu qu'il rencontre le succès en Italie pour revenir enfin en Algérie comme best-seller. «C'est après le succès fou que le roman a rencontré en Italie que nous avons procédé à l'achat des droits d'auteur. Ce prix rend hommage à un grand talent et aussi à un dur labeur», déclara-t-elle. Le prix est ensuite remis à Amara Lakhous par la présidente d'Aslia. Emu par un tel honneur, l'auteur dira : «Je vous remercie tous. Je suis très heureux que je sois enfin reconnu dans mon pays natal, et ce qui me touche le plus, c'est la présence de ma douce mère ainsi que de ma sœur.» Le lauréat soulignera son penchant pour le pluralisme linguistique, qui est bénéfique. «Chaque langue nous rapporte une culture», conclut-il. Le livre primé raconte le quotidien d'un groupe multiethnique -des Italiens du Sud, des Italiens du Nord et des émigrés- qui vivent à Rome. Issus de cultures différentes, ils se cherchent une base commune pour vivre ensemble en harmonie. L'œuvre est satirique, genre que Lakhous juge le plus approprié pour raconter les paradoxes. Ce roman a vu le jour en 2003 aux éditions Al Ikhtilaf dans une version en arabe intitulée Comment téter la louve sans se faire mordre, mais le succès fut très modeste. Par la suite, Amara Lakous quitte l'Algérie pour l'Italie où il réécrit totalement son roman en italien. Le succès est immédiat. Les critiques sont positives et c'est à ce moment que la gloire sourit à Lakhous dont le roman est traduit en anglais et bientôt en allemand. Une adaptation au cinéma est en cours. Le tournage devrait avoir lieu à Rome.