Photo : Sahel Par Ziad Abdelhadi L'Association nationale de la filière avicole (Anfa), qui n'a eu de cesse ces dernières années de réclamer auprès des pouvoirs publics une exonération des droits de douane et de la TVA pour les intrants dans l'aliment de volaille et les produits finis, car considérant qu'ils freinent tout effort de production autant que l'essor de leur filière, comme elle juge qu'il est anormal que les protéines soient taxées comme le kiwi et l'or, vient d'avoir gain de cause. Les pouvoirs publics viennent en effet de répondre favorablement à cette requête. L'annonce a été faite par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, lors de la réunion du comité interprofessionnel de la filière avicole qui s'est tenu jeudi dernier au siège du même département. Cette mesure prendra effet selon le ministre à partir du 1er septembre prochain jusqu'au 1er août 2013. «Sa prorogation ou non dépendra du degré d'impact sur le marché de la consommation», a averti le ministre. Le ministre a aussi annoncé que les acteurs de la filière sont dorénavant éligibles aux différents dispositifs de crédits bancaires à taux zéro à savoir le Rfig, Ettahadi et le crédit fédératif. En contrepartie de la mesure d'exonération les professionnels, -privés et publics- de la filière, se sont engagés à œuvrer et de manière performante pour assurer l'approvisionnement du marché national à des conditions satisfaisantes pour le consommateur. Les démarches qu'ils vont entreprendre dans ce sens ont été énumérées une à une dans un document remis à l'assistance. Il est mentionné que les professionnels s'engagent ainsi à lutter contre le gaspillage des aliments de bétail, en réduisant l'indice de consommation de manière à diminuer le coût de revient du prix du kilogramme de viande blanche (poulet et dinde). Notons, au passage, que le gros des aviculteurs algériens utilise actuellement 3,5 kg d'aliments par sujet, alors que les aviculteurs des pays développés et maghrébins utilisent 1,6 à 2 kg pour 1 kg de poulet, grâce à la maîtrise des techniques modernes de production. Cette perte explique partiellement le prix du poulet qui revient deux fois plus cher en Algérie qu'en Tunisie ou au Maroc. Il a atteint les 180 DA chez nous. Les professionnels de la filière ont promis également d'agir sur la modernisation des bâtiments et sur l'amélioration des conditions d'élevage, et de s'entraider pour l'application et le respect des normes techniques et sanitaires d'élevage en vue d'améliorer les performances et réduire la mortalité. En outre, ils s'engagent à la prévention des tentatives de spéculation et détournement des objectifs visés, au développement de la production nationale de matières premières et à l'encouragement de la production de matières de substitution de l'aliment en remplacement partiel du maïs et du soja. Les aviculteurs ont affiché aussi leur volonté d'agir en synergie pour la création de groupements d'intérêts communs (GIC), «nécessaires pour la durabilité de la filière», selon le ministre qui estime que la création de 50 GIC est suffisante pour régulariser le marché des produits avicoles. Le GIC est une filière avicole, organisée autour d'une structure d'abattage et pouvant regrouper tous les autres acteurs de cette activité. Concevoir, initier et enclencher un processus de réduction de la dépendance nationale, préserver la santé des élevages, renforcer le parc des abattoirs avicoles, respecter les conditions d'hygiène de l'élevage, de l'abattage, du transport et de la vente, sont aussi des engagements pris par les aviculteurs. «Cet engagement est collectif et non pas individuel, même si des sanctions pourraient être prises si les choses tournent mal», a expliqué le ministre. Rappelons, enfin, qu'avec plus de 100 000 postes d'emploi permanents et 300 000 emplois non permanents, cette filière «importante» rassemble plus 35 000 producteurs, qui réalisent un chiffre d'affaires dépassant 1,5 milliard de dollars. C'est pour dire tout l'intérêt de relancer la filière.