Placée sous le slogan «Raconte-moi un livre», la 13ème édition du Salon international du livre d'Alger (SILA) a connu une forte affluence des plus jeunes. Coïncidant avec les cinq jours de congé accordés aux enfants et une embellie passagère de la météo, le Salon a été animé par de nombreux groupes d'enfants fascinés par l'univers du livre. Au détour d'une allée du pavillon central, d'un petit stand fusent les rires d'enfants installés devant de petits pupitres. D'autres, plus jeunes, sont assis sur des poufs à l'intérieur d'une petite maison aux murs roses. Ils suivent avec beaucoup d'attention le récit d'une conteuse. Du haut de ses treize ans, Zineddine interpelle les visiteurs, notamment ceux accompagnés d'enfants, pour les inviter à découvrir cet univers dédié aux lecteurs en herbe. Il explique fièrement les différents avantages d'adhérer à la bibliothèque pour enfants, malicieusement baptisée «Kan ya makan» (il était une fois) et qui a élue domicile au palais de la culture Moufdi Zakaria. Sur un ton espiègle, il souligne avec assurance qu'une carte d'adhérent permet, entre autres, d'«emprunter des livres, de participer aux différents ateliers, de se faire aider dans le travail scolaire, de visiter des expositions, d'assister aux spectacles organisés par le palais de la Culture et d'aller aux excursions, dont des sorties écologiques et des visites dans des musées». Dès qu'il a réussi à capter l'attention de son interlocuteur, le jeune adhérent poursuit son explication en ajoutant que les bibliothécaires sont à la disposition des enfants pour les conseiller dans leur lecture, leur lire des histoires et les aider à trouver les livres dont ils ont besoin. Il précise que les portes de la bibliothèque sont ouvertes tous les lundis de 13h30 à 15h et, pendant les vacances scolaires, les dimanches, lundis et mardis. Intarissable, il ajoute que différents ateliers sont également animés au niveau de la bibliothèque, dont ceux de lecture, d'écriture, de contes, de théâtre, de langue anglaise, de gastronomie et de nutrition et celui des travaux manuels. Pour illustrer ses propos, il fait découvrir les publications des écrits des adhérents de «Kan ya makan..» A ses côtés, Samia Djane Ahmed, responsable de la bibliothèque, confie : «Nous avons sollicité nos jeunes adhérents pour participer à cette manifestation car nous pensons que c'est une manière originale d'attirer les plus jeunes lecteurs. C'est aussi une sortie éducative pour nos adhérents afin de découvrir le SILA et l'univers de l'édition.» Elle souligne que cette participation au salon consiste surtout à faire de l'animation, promouvoir la lecture chez les plus jeunes et faire connaître l'infrastructure Kan ya makan pour attirer de nouveaux adhérents. La responsable précisera que l'âge des adhérents est de six à quatorze ans. Pour inscrire leurs enfants à la bibliothèque, les parents doivent présenter un certificat de scolarité, 3 photos, une autorisation parentale, 50 DA… et un certificat de résidence !? Mme Djane Ahmed révélera que, face au succès de l'opération, le stand s'est avéré trop exigu pour accueillir la forte affluence des enfants. Nombreux sont les parents qui ont apprécié l'initiative et comptent inscrire leurs enfants à cette bibliothèque. Par contre, elle déplore le manque de ce genre d'infrastructure dans notre pays et espère que, dans l'avenir, les choses s'amélioreront. S. A.