A 24 heures de l'ouverture du Salon international du livre d'Alger (Sila 2008), prévu au Palais d'Exposition des Pins Maritimes, à l'est de la capitale, le site internet dédié à la manifestation n'est toujours pas alimenté correctement. La plupart des rubriques sont « en construction ». Ce qui est un signe évident de légèreté dans l'organisation d'un Salon qui n'est pas à sa première édition. Ahmed Boucenna, président-directeur général de l'Agence nationale d”édition et de publicité (ANPE) et président du comité d'organisation du SILA, a pourtant soutenu dans la presse que la manifestation sera celle de « la maturité ». Au-delà de cet aspect essentiel pour une manifestation de dimension internationale, le SILA aura pour thématique centrale la littérature pour enfants. « Les enfants et les jeunes d'aujourd'hui seront les lecteurs de demain », a soutenu Ahmed Boucenna. Des cafés littéraires seront réservés à ce sujet animés, entre autres, par Mohamed Kacimi, auteur de plusieurs ouvrages pour enfants dont Le monde arabe, Aujourd'hui en Algérie et La reine de Saba. L'Espagnol Fernando Marias Amando, lauréat du prix national de littérature juvénile, interviendra sur le même thème. Gustavo Martin Garzo en fera de même. Ce philosophe est célèbre en Espagne par ses narrations fortement présentes dans son roman El lenguaje de las fuentes (le langage des fontaines). « Enfant, je suis tombé dans une page », dira l'italien Antonio Ferrara. Ce graphiste napolitaine connaît parfaitement le langage des signes artistiques et la psychologie des jeunes. Dans son pays, il anime des ateliers d'illustrations et d'écriture. Il est l'une des signatures connues des revues Vogue et Signo. La romancière argentine Laura Alcoba évoquera « l'enfance sans enfance ». Dans Manèges, petite histoire argentine, paru en 2007, elle narre ses premiers pas dans la vie sous l'affreuse dictature militaire qui s'est abattue sur le pays en 1976. Ses parents s'étaient opposés à la junte au pouvoir et devaient fuir le pays. « Je n'ai que sept ans, mais j'ai compris à quel point il est important de se taire », raconte-t-elle. La sociologue Fatima Oussedik fera une lecture des tags dans les rues d'Alger. Manière originale d'essayer de comprendre ce que les jeunes presque interdits d'antenne à la télévision d'Etat veulent exprimer et dire. Le SILA 2008 a choisi pour slogan « Raconte-moi un livre ».