Le projet de révision constitutionnelle partielle comporte une nouvelle disposition relative à la promotion des droits politiques des femmes. Il s'agit en fait du rajout d'un article, le 29 bis en l'occurrence, qui vient quelque part renforcer la disposition de l'article 29. Laquelle dispose que «les citoyens sont égaux devant la loi, sans que puisse prévaloir aucune discrimination pour cause de naissance, de race, de sexe, d'opinion ou toute autre condition ou circonstance personnelle ou sociale». Quant à la nouvelle disposition que le projet de révision se propose de rajouter, elle énonce que «l'Etat œuvre à la promotion des droits politiques de la femme en augmentant ses chances d'accès à la représentation dans les Assemblées élues». Après son adoption par le Parlement qui se réunira mardi prochain avec ses deux chambres, ce nouvel article devra être précisé par une loi organique. En ce sens que le texte de la loi suprême du pays ne peut énoncer que les grands principes. Une loi organique (qui est au demeurant supérieure à une loi ordinaire) dont le rôle est justement de préciser les articles de la Constitution lorsqu'elle y fait allusion –qui ne manquera certainement pas d'introduire la notion de quotas pour les femmes, que les partis politiques devront respecter dans la confection de leurs prochaines listes électorales. Cette loi organique devra également énoncer ce qu'encourent les formations politiques algériennes qui ne se soumettraient pas à cette obligation. C'est dans ce sens d'ailleurs que le nouvel article fait de l'Etat le garant de «la promotion des droits des femmes». Il va sans dire que beaucoup de partis politiques ne verront aucun inconvénient à ce que leurs militantes figurent sur les listes électorales. Ils l'ont déjà fait sans pour autant attendre que la Constitution ou une loi organique ne les y oblige. Mais avec cette précision que, dans leur écrasante majorité, ils ont classé leurs candidates à des places qui ne leur permettaient nullement d'être élues. Lesdits partis n'avaient d'ailleurs rien trouvé d'autre à dire qu'ils n'y étaient pour rien et que, si leurs camarades femmes n'étaient pas élues, c'était la faute à la mentalité des électeurs. Mieux, certains partis avaient carrément éliminé des candidates des listes électorales pour ne pas avoir à faire face à l'opposition au sein même de la formation politique, ce qui aurait engendré une saignée en son sein. Il s'est quand même trouvé un parti politique, le Parti des travailleurs en l'occurrence, toujours lui, qui n'a pas hésité à exclure des militants parce qu'ils rejetaient l'idée de voir une femme de leur localité briguer un mandat, national ou local, alors même que leur secrétaire général était une femme. Et de surcroît, par deux fois, candidate aux élections présidentielles. Dès lors, et si l'introduction du système des quotas s'avère être un mal nécessaire, il serait peut-être judicieux que la loi organique qui précisera l'article 29 bis fasse obligation aux formations politiques de classer en bonne place quelques-unes de leurs candidates. A condition bien entendu que ce ne soient ni des femmes potiches ni des femmes alibis, servant de galerie et de décor, se jouant de l'avenir de toute une nation. F. A.