L'accélération de l'inflation au premier semestre 2012 est due en grande partie à des facteurs internes, notamment au dysfonctionnement des marchés, aux positions dominantes et à la spéculation, et non pas comme à l'accoutumée à l'expansion de la masse monétaire, a indiqué mercredi le gouverneur de la Banque d'Algérie (BA), M. Mohamed Laksaci. "Le phénomène d'inflation au cours du premier trimestre (2012) est plus de nature endogène, lié aux dysfonctionnements persistants des marchés des biens où la formation des prix relève plus de positions dominantes et de la spéculation", a déclaré M. Laksaci. M. Laksaci s'exprimait lors du symposium des banques centrales africaines qui se tient à Alger sous le thème "défis pour les banques centrales africaines face à la volatilité des mouvements de capitaux et des cours des matières premières". A l'opposé de 2011, où l'inflation était beaucoup plus engendrée par l'expansion de la masse monétaire, principal déterminant de l'inflation en Algérie, la hausse des prix en 2012 est le résultat de facteurs internes, a expliqué M. Laksaci aux gouverneurs de banques centrales africaines présents à cette rencontre. L'inflation a progressé en dépit de la baisse de l'expansion monétaire durant le premier semestre 2012 à 17,88% contre 19,91% en décembre 2011, précise le gouverneur de la BA. En Algérie, l'expansion de la masse monétaire a été le principal déterminant de l'inflation durant les périodes 2000 et 2011, selon une étude économétrique de la Banque d'Algérie. Elle contribue à hauteur de 61% dans l'inflation globale, suivie des prix à l'importation qui participent à hauteur de 18% dans sa montée, alors que les prix à la production industrielle agroalimentaire et le taux de change sont à l'origine de hausses respectives de 13% et 8%. M. Laksaci a expliqué également qu'au premier semestre 2012, l'inflation importée n'a pas contribué à la hausse des prix sur les marchés internes puisqu'elle a été atténuée par la relative appréciation du taux de change de dinar. Pour juguler cette hausse, la Banque d'Algérie a pris en avril dernier deux mesures de politique monétaire visant à résorber l'excès de liquidité sur le marché (monétaire) et à atténuer son effet inflationniste, a-t-il indiqué. Ainsi, le taux de réserves obligatoires a été porté à 11% à compter de la mi mai, soit 2 points de pourcentage d'augmentation alors que la reprise de la liquidité s'est accrue de 250 milliards de DA dés avril pour atteindre un encours de 1.350 milliards de DA, selon M. Laksaci. Après avoir été relativement stables mais élevés, entre 3,5% et 3,9% au cours du premier semestre 2011, les taux d'inflation en moyenne annuelle ont enregistré un rythme haussier de juillet 2011 à juin 2012 qui s'est même accéléré à partir de janvier 2012 atteignant un niveau record de 7,29% en juin 2012.