Synthèse de Smaïl Boughazi Afin de renforcer la coopération et l'intégration monétaire, les gouverneurs des banques centrales africaines ont pris un certain nombre de décisions en vue d'accélérer le processus de création d'une banque centrale africaine. C'est ce qu'a indiqué un communiqué de l'Association des banques centrales africaines (Abca) qui a tenu sa réunion annuelle à Alger, jeudi dernier. Selon le document repris par l'APS, les membres de l'Abca se sont félicités des progrès accomplis dans la préparation à la concrétisation de ce projet et du fait qu'ils œuvrent à accélérer sa réalisation. Selon le gouverneur de la Banque d'Algérie (BA), M. Mohamed Laksaci, élu président de l'Association depuis jeudi dernier, la future banque centrale africaine aura son siège au Nigeria. Un groupe de travail mis en place par l'Abca au niveau de la Banque centrale du Nigeria examine actuellement les modalités pour lancer ce projet, a-t-il dit lors d'un point de presse à l'issue de la réunion de l'association. Pour les conditions d'adhésion à cette banque, Laksaci a précisé qu'elles vont obéir aux mêmes critères de convergence macro-financière entre Etats, exigés lors des intégrations monétaires, de création de monnaie unique ou de banques centrales entre plusieurs pays. «C'est un ensemble de critères qui sont suivis, le taux d'inflation, le taux du déficit budgétaire par rapport au PIB, le niveau de réserves et le degré d'implication des banques centrales dans le financement des déficits budgétaires», a-t-il détaillé. Par ailleurs, le gouverneur de la BA a mis en relief l'engagement des pays africains dans une intégration monétaire qui devrait également se renforcer avec la création d'un fonds monétaire africain au Cameroun et une banque d'investissement en Libye.Sur un autre plan, le conseil des gouverneurs de l'Abca a également élu le gouverneur de la banque centrale de Maurice, M. Rundheersing Bheenick en qualité de vice-président. Il a aussi procédé à l'élection des membres du bureau de l'Abca qui sera constitué des gouverneurs des banques centrales du Soudan, du Congo et des représentants des comités sous-régionaux de l'Afrique centrale, Australe, de l'Ouest et de l'Est.Enfin, un symposium, sous le thème «Défis pour les banques centrales africaines face à la volatilité des mouvements de capitaux et des cours des matières premières» a été tenu par l'association. Une rencontre qui a montré l'importance de la maîtrise et de la stabilité des prix des matières premières en Afrique, d'où la nécessité pour les banques centrales de mettre en place un ensemble de politiques appropriées qui tiennent compte de la nature des chocs externes et de la spécificité de chaque pays. S. B.
Les avoirs en or ne sont pas un critère de résilience pour la BA en raison de leur volatilité Les avoirs en or de l'Algérie ne figurent pas parmi les critères d'appréciation de la résilience de l'économie face aux chocs extérieurs en raison de la volatilité des prix de ce métal précieux sur les marchés internationaux, a indiqué à l'APS le gouverneur de la Banque d'Algérie (BA), M. Mohamed Laksaci. M. Laksaci qui s'exprimait en marge de la 36e réunion du Conseil de l'association des Banques centrales, africaines, a expliqué que parmi les réserves officielles de l'Algérie, seules celles de change (devises) sont utilisées actuellement par la BA comme critère d'appréciation de la position extérieure de l'Algérie. Ce choix est motivé par le fait que les avoirs en or risquent des fluctuations engendrées par la volatilité des prix de ce métal, dans le cas où ils sont considérés comme facteur de résilience de l'économie du pays face aux chocs et crises exogènes. «Dans le cas de l'Algérie, l'or est comptabilisé par la BA au prix historique. C'est vrai, nous avons un niveau d'avoirs extérieurs en or appréciable et quand nous parlons de résilience de l'économie par rapport à l'extérieur nous prenons le critère des réserves officielles de change, or non compris», a-t-il indiqué. Le gouverneur répondait à une question sur les prévisions de la BA concernant l'acquisition de nouvelles réserves en or dans ce contexte de crise financière qui conforte ce métal précieux comme seule valeur refuge pour les investisseurs. «Si nous comptabilisons l'or, nous pourrions avoir une volatilité des avoirs extérieurs corrélativement à la volatilité des prix de l'or. En réalité nous n'avons pas besoin d'ajouter l'or dans nos réserves de change pour dire que la position extérieure est appréciable», a-t-il soutenu. M. Laksaci a cependant, précisé que les réserves en or sont comptabilisées dans le bilan des avoirs extérieurs de l'Algérie mais sans en avancer leur valeur. «Dans le bilan d'une Banque centrale les réserves en or et en devises sont comptabilisées dans les avoirs extérieurs et constituent la garantie de la monnaie nationale émise en vertu de la loi sur la monnaie et le crédit», a-t-il dit.