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A Sour El Ghozlane, l'armée coloniale a transformé une mosquée en écurie La France a procédé à l'effacement de la mémoire et de l'identité du peuple algérien
De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Le patrimoine culturel de la wilaya de Bouira est composé de plusieurs monuments et vestiges datant des époques romaine et ottomane et témoignant d'un riche passé millénaire. Ces monuments, dont plusieurs subsistent à l'état de ruine, abandonnés aux actions destructrices de l'homme et de la nature, ont subi, durant la période coloniale, des destructions et des transformations qui ont été opérées, sciemment par le colonisateur, dans le but d'effacer toute trace des civilisations antérieures qui ont peuplé et marqué la région, depuis des siècles. La localité de Sour El Ghozlane, 35 km au sud de Bouira, a vécu ces massacres. Peu de vestiges de l'antique cité Auzia, fondée à l'époque romaine, subsistent. Une ville que le duc d'Aumale, qui a érigé en 1846 une caserne et une garnison fortifiées afin de protéger les colons des tentatives d'insurrection des populations autochtones et celles habitant les régions environnantes, transformera et à laquelle il donnera son nom. Mais Sour El Ghozlane a gardé quelques traces de son passé, du temps où elle s'appelait Auzia, avant l'arrivée des colons français. On peut y voir actuellement les restes des quatre principales portes de la ville et ceux d'une muraille longue de 3 km, de 70 cm d'épaisseur et d'une hauteur de 100 mètres, à certains endroits de la ville. Mais l'occupation ne s'est pas limitée à la déposséder les habitants de la localité de leurs terres et de leurs richesses, elle a aussi entrepris de détruire les édifices culturels datant de l'époque Ottomane afin d'asseoir sa mainmise sur ce pays et sa population qu'elle voulait couper de sa culture et de son histoire pour mieux la dominer. Selon des informations recueillies auprès de la direction de la culture de la wilaya de Bouira, le sort réservé par l'occupant à la mosquée Al Aatiq, construite en 1735 par les Ottomans, est un exemple qui marque encore la mémoire collective de la région. En plus des exterminations massives, des génocides et de la spoliation des biens, la population de Sour El Ghozlane a subi un déni et une injustice morale invraisemblables. En 1905, l'armée coloniale a transformé la mosquée Al Aatiq en écurie. Selon des membres de l'association «Auzia», ce méfait a été accompli avec la bénédiction de cardinaux et prêtres qui ont accompagné l'armée coloniale dans ses expédition, punitives, dans le but évident de priver les habitants de cette région de pratiquer leur religion, ce qui faciliterait ainsi leur christianisation. Il faut cependant remarquer qu'après l'indépendance, si cette mosquée n'a plus servi après sa «conversion», elle n'a pas non plus été réhabilitée. Le monument a servi de logement à quelques familles durant plusieurs années. Suite aux démarches effectuées par les associations et les autorités communales, le site en question a bénéficié d'une enveloppe financière pour sa réhabilitation, particulièrement la mosquée qui devrait être classée patrimoine culturel de la région.