Photo : S. Zoheir Par Smaïl Boughazi Le tout nouveau Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal, qui a pris officiellement ses fonctions hier, a tracé sa déjà «feuille de route». «Notre objectif principal est de poursuivre la mise en œuvre du programme du président de la République sur le terrain», a-t-il déclaré à l'APS. Sellal a reconnu aussi que la prochaine équipe gouvernementale aura «du pain sur la planche». Outre les prochaines joutes électorales, prévues en novembre prochain, et la révision de la Loi fondamentale du pays, il faut dire qu'un long et lourd travail attend le gouvernement, particulièrement sur le plan économique. Sur ce point, Sellal a tenté, hier, d'énumérer les grandes lignes de l'action gouvernementale en citant particulièrement «la nécessité de donner un souffle nouveau à l'économie nationale», le développement des capacités de production, mais aussi «les développements économiques internationaux» qui «n'augurent pas toujours du bon», aux yeux du futur locataire du Palais du gouvernement. Sur ce dernier point, il est utile de rappeler que les équilibres budgétaires, qui reposent sur le prix du pétrole, élément central dans la politique économique du pays, connaissent ces derniers mois des errements dangereux. Le travail du gouvernement sera centré aussi sur d'autres priorités, notamment l'inflation, qui a pris des niveaux «inquiétants» de l'avis même de la Banque d'Algérie. D'ailleurs, la question de la rigueur budgétaire est revenue sur le devant de scène économique suite à la chute des prix du baril. Le premier trésorier du pays, Karim Djoudi, avait dans ce sens fait savoir que la loi de finances 2013 sera axée sur cette politique, tout en poursuivant les projets du programme quinquennal. Une démarche qui vise à maintenir un rythme de croissance appréciable et, par ricochet, permettre aux entreprises de respirer. Donc, la prudence sera de mise à partir de l'année prochaine. Mais face à cette fragilité des finances publiques, le gouvernement est contraint à trouver la bonne recette pour le redémarrage de la machine de production. Il s'agit là du véritable défi de toute l'économie algérienne. Et dans ce sens, le dossier de l'usine automobile de Renault bénéficiera de toute l'attention du gouvernement, qui aura également à se pencher sur d'autres questions économiques sensibles, particulièrement l'emploi qui reste, malgré le taux de chômage relativement bas, un défi à relever au regard des chiffres relatifs au sous-emploi. Le gouvernement est appelé, par ailleurs, à trouver des solutions à la crise du logement qui touche plusieurs grandes villes du pays. Quant à l'environnement économique actuel, Sellal et son équipe sont attendus notamment sur le lourd dossier de la mise à niveau des entreprises et l'amélioration du climat des affaires, que le patronat n'a cessé de revendiquer. L'autre question de l'heure qui va certainement attirer l'attention de l'exécutif est la poursuite de la lutte contre l'informel et qui pourrait être élargie à tous les secteurs gangrenés par ce phénomène. A signaler enfin que sur plan législatif, trois projets de loi sont déjà à l'ordre du jour de la session actuelle du Parlement, à savoir ceux du règlement budgétaire de l'année 2010, le projet de loi de finances pour l'année 2013 et le projet de loi modifiant et complétant la loi 05 07 du 28 avril 2005 sur les hydrocarbures.