Le projet de révision partielle de la Constitution par voie parlementaire est pour bientôt. Quelle est la dimension des dispositions contenues dans la révision annoncée par le chef de l'Etat ? A cette question des parlementaires et des juristes ont tenté d'apporter leur avis au cours de l'émission «Tahaouelat» de la Chaîne I de la radio nationale. Deux parlementaires et un membre du Conseil constitutionnel ont été conviés à répondre à la préoccupation de l'heure. Il s'agit de M. Mohamed Fadene, membre du Conseil constitutionnel, de Messaoud Chihoub, vice-président à l'Assemblée populaire nationale et de Lazhari Bouzidi, sénateur. Ils étaient unanimes à dire que la révision de la Constitution est d'une «grande importance dans la mesure où beaucoup de lacunes ont été constatées dans le texte fondamental en vigueur». Autre satisfaction des intervenants : «La révision de la Constitution va préserver les équilibres de la nation.» Pour le sénateur Lazhari Bouzidi, «l'efficacité d'une Constitution se mesure en fonction de son respect». Le député Chihoub a noté, pour sa part, que des imperfections ont été relevées au niveau du pouvoir exécutif qui fonctionne avec deux têtes. Une telle situation n'a pas manqué de gêner les décisions des instances. Il était temps, a-t-il noté, de situer les responsabilités afin de se doter d'un pouvoir exécutif fort et performant. A propos de l'article 62 du projet de loi, lié aux symboles de la révolution, les intervenants se sont accordés à dire que le projet de révision permettra de mettre de l'ordre dans un sujet usuellement exploité dans des contextes «inappropriés». M. Fadene estime que «l'actuelle Constitution est contradictoire, d'où la nécessité d'apporter les amendements qui s'imposent afin de garantir un exercice équilibré du pouvoir». A propos des critiques émises par quelques «parties», M. Lazhari a indiqué qu'une telle attitude est à inscrire dans le registre de «l'apprentissage démocratique dans lequel s'est engagée l'Algérie». Il ajoutera que la révision proposée par le président de la République est un premier pas vers la consécration d'un régime présidentiel. «Les amendements promis sont annonciateurs des révisions fondamentales qui seront apportées ultérieurement», relève M. Lazhari. Notons par ailleurs que les trois invités ont exprimé leur satisfaction quant à la disposition portant promotion des droits politiques de la femme. Le trio estime que la représentation féminine au sein des entreprises publiques et des instances élues demeure insignifiante. A. Y.