Des dizaines d'habitants, des jeunes pour la plupart, issus des villages de la commune de Mizrana, 25 km au nord de Tizi Ouzou, ont saccagé dimanche après-midi les nouveaux locaux de la future brigade de gendarmerie, sise au lieu-dit Agouni Ouquran (la crête), ainsi que le local de la garde communale, sis au lieu-dit la Crête, dans la commune de Mizrana, en Kabylie maritime, a-t-on appris de sources locales. Les murs et autres parties de la nouvelle infrastructure de la brigade de gendarmerie, dont l'inauguration était prévue pour le 1er novembre prochain, ont été complètement saccagés par les manifestants qui revenaient d'une action de protestation et d'une demande d'audience non accordée par les autorités locales au niveau du siège de la daïra de Tigzirt, dont dépend leur commune de Mizrana, ajoutent les mêmes sources, qui indiquent que même le siège de la future Garde communale, mitoyen de celui de la gendarmerie, a subi le courroux des jeunes, déçus par les promesses renouvelées mais jamais concrétisées des pouvoirs publics. Les jeunes ont utilisé divers matériels trouvés sur place et à portée de main et «évacué» les travailleurs du chantier avant de passer à l'action, précise-t-on encore. Un incendie s'est déclenché à l'intérieur des locaux neufs de la brigade des suites de l'attaque des jeunes, constate-t-on sur place. Les protestataires demandent l'amélioration du cadre de vie de leurs villages et exigent que leurs préoccupations et doléances, maintes fois réitérées devant les responsables locaux, tels la connexion aux réseaux téléphonique et électrique, soient prises en charge avant tout autre projet de cette nature (brigade de gendarmerie). «L'Administration reste sourde, trouve que nous demandons trop quand il s'agit de prendre en charge nos revendications légitimes mais trouve les moyens de construire une brigade de gendarmerie au milieu de nulle part», s'indigne un habitant de Mizrana. Pour rappel, le passif entre le corps de la gendarmerie et les habitants de la région de Kabylie reste lourd, du fait de l'assassinat de 126 jeunes lors des événements dits du printemps noir de Kabylie de 2001 à 2004.