Le conflit diplomatique sino-japonais autour du rachat par Tokyo des îles Senkaku, en mer de Chine orientale, a touché les relations économiques et le domaine sportif. Parallèlement, Pékin a envoyé, hier matin, onze navires de patrouille près des îles contestées, a rapporté l'agence nippone Kyodo. En effet, outre l'expulsion des cyclistes et des journalistes et photographes japonais venus couvrir le Tour de Chine, une centaine d'entreprises nippones ont été contraintes de suspendre leurs activités jusqu'à une date indéterminée. Les représentations diplomatiques japonaises ont été priées aussi de rester fermées, en raison de l'ampleur des manifestations antijaponaises qui ont enflammé plusieurs villes chinoises depuis une semaine. Certains commerces japonais ont déjà fait les frais des actes de violence et de vandalisme de la part des manifestants chinois, qui sont sortis dans les rues par centaines de milliers pour protester contre le rachat par Tokyo d'un ensemble de trois îles, réclamées aussi bien par la Chine que par Taïwan, qui n'a pas réagi pour le moment. Des écoles japonaises ont fermé leurs portes, notamment à Pékin et à Shanghai, à cause du déchainement des foules qui s'attaquent à tout ce qui appartient au Japon. Le japon a racheté les îles Senkaku, ou Diaoyu comme les appelle la Chine, à des familles japonaises, pour une valeur estimée à plus de 26 millions d'euros, pour des raisons environnementales, a affirmé Tokyo. Mais la Chine a réagi en envoyant des navires de patrouille civile en mer de Chine orientale, un déploiement qualifié par le Japon de «situation sans précédent», a rapporté Ria Novosti sur son site. Depuis la journée d'hier, les grandes firmes automobiles Nissan et Toyota ont suspendu leur production pour deux jours, mais cette fermeture risque de se prolonger vu les tensions qui augmentent de jour en jour entre les deux pays voisins depuis l'annonce officielle du rachat de cet archipel, qui renfermerait, selon certaines sources, d'importants gisements de minerais, du pétrole et du gaz. Par ailleurs, plusieurs vols ont été annulés entre les deux pays, dont les relations risquent d'être rompues si aucun accord n'est pas trouvé d'ici quelques jours. En tournée dans la région, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a affirmé la semaine dernière que les deux pays devraient discuter sereinement et régler cette question sans recourir à la violence. Mais au rythme où vont les choses, rien ne présage d'une entente prochaine autour de ce contentieux qui ne date pourtant pas d'aujourd'hui. Par ailleurs, malgré les assurances données par les autorités chinoises concernant la protection des biens et des ressortissants japonais sur leur sol, «les conséquences profondément destructrices de l'acquisition illégale des îles Diaoyu ne s'interrompent pas et le Japon en porte la responsabilité», a déclaré Hong Lei, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, demandant à Tokyo d'adopter «une attitude et une approche correctes», a rapporté Reuters. Pour le moment, la Chine brandit des sanctions économiques à l'encontre du Japon qui «risque de connaître une nouvelle décennie perdue», a noté Le Quotidien du Peuple, un journal chinois. Le Japon et le premier partenaire commercial de la Chine. En 2011, leur commerce bilatéral a augmenté en valeur de 14,3%, pour atteindre 345 milliards de dollars, selon les chiffres officiels. L. M./Agences.