Le conflit opposant la Turquie aux séparatistes kurdes est-il en train de reprendre il semblerait que c'est le cas puisque, depuis quelques semaines, les violences ont repris à un rythme ascendant entre l'armée d'Ankara et la branche armée du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), dans le sud-est de la Turquie. D'une part, l'armée a multiplié ses raids aériens contre les positions des rebelles du PKK et, d'autre part, les Kurdes ont tendu de nombreuses embuscades meurtrières contre les troupes terrestres turques. Mardi soir, des sources proches des services de sécurité turcs ont affirmé que sept soldats turcs ont été tués et une soixantaine d'autres blessés dans l'attaque de leur convoi par des séparatistes kurdes, a rapporté Reuters. Le convoi, qui circulait entre les provinces de Bingöl et de Mus, a été visé à la roquette par des combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a précisé l'agence anglo-saxonne. Ces morts font partie d'une longue série de morts dans les rangs des services de sécurité turcs (police et armée) depuis les législative de juin 2011. Mais ces violences se sont accentuées depuis cet été. Dimanche dernier, pas moins de huit policiers ont péri dans l'explosion d'une mine, au passage de leur véhicule en Anatolie orientale, ont affirmé les médias turcs. La veille, quatre militaires ont été tués par des membres présumés du PKK dans l'attaque d'un convoi près de la frontière avec l'Iran et l'Irak. La multiplication des attaques contre les services de sécurité turcs sont le résultat d'une offensive de l'armée d'Ankara qui affirme avoir éliminé environ 500 terroristes en territoire kurde. Lors du dernier mois, au total environ 500 terroristes ont été neutralisés lors des opérations lancées dans la région du sud-est du pays, a déclaré, lundi, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan. Ce dernier a réaffirmé que ces hostilités ne cesseraient pas tant que les rebelles du PKK ne déposeraient pas les armes. Un cessez-le-feu a été demandé par les deux parties mais la relance du procès contre une quarantaine de journalistes kurdes, soupçonnés de soutiens armés aux rebelles du PKK, n'a fait qu'exacerber les tensions, provoquant cette meurtrière vague de violences. Les responsables politiques du PKK exigent en fait la libération de leur leader et fondateur de ce mouvement indépendantiste, Abdullah Ocalan, arrêté en 1999 et condamné à mort. Cette peine a été commuée à la prison à vie depuis 2002, date de l'abolition de la peine de mort en Turquie. Pour rappel, le conflit entre le pouvoir turc et le PKK a fait plus de 40 000 morts depuis que le PKK a pris les armes 1984 dans le but de créer un Etat kurde indépendant dans l'est du pays. L'instabilité politique et sécuritaire chez le voisin syrien en ce moment et les velléités indépendantistes des Kurdes irakiens font peser le risque d'un retour à une guerre armée entre le PKK et l'armée turque. L. M/Agences.