Les statines inefficaces contre la phlébite et l'embolie pulmonaire Les statines, médicaments abondamment utilisés pour baisser le taux de cholestérol et limiter les accidents cardio-vasculaires, sont inefficaces contre les phlébites et embolies pulmonaires, selon une étude britannique publiée la semaine dernière. La «méta-analyse» britannique passant en revue 29 analyses sur un total d'environ 150 000 participants «n'étaye pas les précédentes suggestions d'un important effet protecteur des statines contre les événements thromboembolique veineux», selon l'étude publiée dans Plos Medicine. Mais l'article dont l'auteur principal est le Dr Kazem Rahimi de l'Université d'Oxford, ajoute prudemment qu'une «réduction modérée» du risque de thrombose veineuse chez ceux qui prennent des statines ne peut pas non plus être totalement écarté. La thrombose veineuse désigne l'obstruction d'une veine par un caillot sanguin. Les manifestations les plus fréquentes sont la thrombose veineuse profonde, qui survient généralement au niveau du membre inférieur, et l'embolie pulmonaire quand les caillots obstruant les veines des membres inférieurs migrent vers la circulation pulmonaire. Les auteurs britanniques ont calculé que la thrombose veineuse intervenait dans 9% des cas chez ceux qui prenaient des statines et 10% des cas chez ceux qui n'en prenaient pas.
Le bisphénol A lié à l'obésité chez les enfants américains Le bisphénol A (BPA), présent notamment dans les boîtes de conserve et les canettes de boisson, accroîtrait le risque de surpoids et d'obésité chez les enfants, selon une étude menée aux Etats-Unis qui vient de paraître, dans le Journal of the American Medical Association (Jama), la première à révéler un tel lien. «C'est la première fois qu'une substance chimique dont l'environnement est liée à l'obésité chez des enfants dans un important échantillon national représentatif», souligne le Dr Leonardo Trasande, professeur adjoint de pédiatrie à l'Université de New York, principal auteur de l'étude qui a porté sur 2 800 enfants et adolescents âgés de 6 à 19 ans. La recherche effectuée entre 2003 et 2008 a comparé le taux de BPA dans l'urine et le poids des participants, qui selon les résultats ont été divisés en quatre groupes. Environ 22% des enfants avec le taux le plus élevé de BPA étaient obèses contre seulement 10% chez ceux de niveaux les plus faibles. Selon lui, «l'étude laisse penser qu'il faut aussi prendre en compte des causes environnementales potentielles, particulièrement chimiques... qui pourraient être un facteur de plus contribuant à l'obésité». Ce chercheur souligne aussi que des études sur des animaux en laboratoire ont révélé des liens entre le BPA, soupçonné d'être un perturbateur endocrinien, et l'obésité.
Une étude choc relance le débat sur la toxicité des OGM Des tumeurs grosses comme des balles de ping-pong sur des rats nourris avec un maïs OGM du géant américain Monsanto : une étude de chercheurs français relance le débat sur les organismes génétiquement modifiés. «Les résultats sont alarmants», résume Gilles-Eric Séralini, professeur à l'université de Caen, pilote de l'étude. Dans le plus grand secret, les universitaires de Caen (ouest) ont suivi pendant deux ans un groupe de rats témoins ainsi que 200 rats qu'ils ont répartis en trois grands groupes : le premier a été nourri avec un maïs OGM NK603 seul, le second avec ce maïs OGM traité au Roundup, herbicide le plus utilisé au monde, et le troisième avec du maïs non OGM traité avec cet herbicide. «Le premier rat mâle nourri aux OGM meurt un an avant le premier témoin. La première femelle huit mois avant. Au 17e mois, on observe cinq fois plus de mâles nourris avec 11% de maïs (OGM) morts», détaille le professeur, qui a déjà signé plusieurs études sur le sujet, mais sur la base de données sur 90 jours fournies par les industriels. L'étude publiée est par la revue «Food and Chemical Toxicology». Les résultats révèlent «des mortalités bien plus rapides et plus fortes au cours de la consommation de chacun des deux produits» (OGM et Roundup), résume le chercheur.