Photo : M. Hacène Par Badiâa Amarni Le groupe Saidal reste le fleuron de l'industrie pharmaceutique nationale, en dépit de toute la concurrence, parfois même déloyale, à laquelle il fait face. Riche de son expérience dans le domaine, cette entreprise, dont le parcours n'a pas toujours été facile, a la ferme intention de se repositionner comme leader sur le marché dans ce domaine d'activité, même si le chemin est parsemé d'embûches. Grâce au plan de développement mis en place par le gouvernement, et dont l'investissement s'élève à près de 17 milliards de dinars, ce groupe ambitionne d'élargir sa gamme de production, de doubler son chiffre d'affaires, et surtout de réduire la dépendance de l'Algérie vis-à-vis de l'étranger en termes d'importation des médicaments, dont la facture ne cesse de s'alourdir, enregistrant une hausse de 32,6% au premier semestre 2012, selon les chiffres du Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) des Douanes. La stratégie de développement du groupe repose, entres autres, sur la réalisation de quatre usines de génériques, l'extension de la capacité de production de l'usine d'insuline de Constantine, la modernisation de quatre autres sites et la création de deux unités, dont l'une pour la production de médicaments d'oncologie. Toujours dans cet objectif, le groupe Saidal, la Société Koweïtienne North Africa Holding Company et le Fonds national d'investissement ont signé, à la mi-septembre, un accord de partenariat portant sur la création d'une société conjointe spécialisée dans la production de produits d'oncologie (anticancéreux). Le pacte d'actionnaire et les statuts de création de la nouvelle société Saidal-North Africa Manufacturing (SNM) ont été signés, du côté algérien, par le Président-directeur général du groupe Saidal, Boumediene Derkaoui et le directeur du Fonds national d'investissement, Ahcène Haddad, et, du côté koweïtien, par le directeur exécutif de North Africa Holding Company, Imad El Saleh. Le capital de la nouvelle société Saidal-North Africa Manufacturing (SNM) sera détenu à hauteur de 51% par la partie algérienne, et à 49% par la Holding Koweïtienne. D'un montant total estimé à 25 millions d'euros, cet investissement vise la création, vers le début de l'année 2015, d'une unité spécialisée dans le développement, l'industrialisation et la commercialisation de produits anticancéreux.Par ailleurs, et toujours dans le cadre du partenariat avec les entreprises étrangères, Saidal va mettre en place une usine de production d'insuline avec la firme danoise Novo Nordisk afin d'élargir la gamme de production d'insuline de Saidal et répondre à une demande locale croissante, évaluée actuellement à cinq millions de flacons.
Un chiffre d'affaires de 13 milliards de dinars en 2011 Les ambitions de Saidal, dans le cadre de son plan quinquennal, est d'atteindre 50% en volume et 25% en valeur du marché national, en contribuant dans une large part à couvrir peu à peu 70% de la demande locale en médicaments. Actuellement Saidal, c'est quelque 135 millions d'unités de vente. Un chiffre d'affaires de l'ordre de 13 milliards de dinars pour 2011, et une part du marché estimée entre 15 et 20% en volume et oscillant entre 7 et 8% en valeur. Le groupe Saidal, qui emploie 4100 salariés, compte porter son chiffre d'affaires actuel à plus de 40 milliards de dinars à moyen terme. Il compte trois filiales de production à Alger, dont Biotic à El Harrach, Somedial à Oued Smar, Pharmal à Dar El Beida et Antibiotical à Médéa, ainsi que 9 usines de production d'une capacité totale de 200 millions d'unités-ventes. Le marché du médicament en Algérie a connu une grande progression durant la dernière décennie. Il regroupe 60 importateurs, une cinquantaine d'usines privées et 9 unités de production relevant du groupe public Saidal. Il est passé de 250 millions d'euros à plus de 1,5 milliard d'euros en 2011. La production nationale représente plus de 35% de ce marché en valeur, dont 7% seulement revient à Saidal, alors que les 28% restants représentent la production du secteur privé. D'où la volonté d'organiser le marché et de booster la production nationale, notamment à travers ce groupe pharmaceutique qui a déjà sa place sur le marché national et même international, à travers les exportations encore timide mais qui se renforceront à la faveur de ce nouveau plan de développement. Saidal possède une large gamme de produits génériques commercialisés, qui rivalisent en termes de prix avec les produits pharmaceutiques provenant de l'étranger et qui inondent le marché. Même en termes de qualité, la clientèle peut être sûre du produit fabriqué localement car, en matière d'importation la contrefaçon fait également des ravages dans ce créneau d'activité et les conséquences sur la santé ne sont plus à démontrer. Le groupe Saidal, qui développe et fabrique une gamme de 180 produits couvrant 20 classes thérapeutiques (cardiologie, diabétologie, et dermatologie, etc) est sur la voie du développement malgré toutes les difficultés qui la parsément. L'une de ses priorités reste l'élargissement de sa gamme de produits à d'autres formes médicamenteuses et l'ouverture à l'oncologie et à la biotechnologie de façon à couvrir les besoins de la population en médicaments.