Le chef charismatique de Hamas palestinien, Khaled Mechaal, quittera son poste prochainement, a confirmé hier un membre de son bureau politique, Izzat al-Rishq, sur le réseau social Facebook. En exil en Syrie, le dirigeant du mouvement islamiste palestinien, qui contrôle la bande de Ghaza depuis 2007, avait affirmé son intention de céder sa place le 21 janvier 2012. «Lors de la dernière réunion du bureau politique du Hamas, qui a rassemblé des responsables du mouvement en Palestine et à l'étranger, Khaled Mechaal a réaffirmé sa décision de ne pas se porter candidat», a indiqué M. Al-Rishq, repris par l'agence d'information russe Ria Novosti. «Khaled Mechaal s'est exprimé devant les membres du bureau politique et de la direction lors d'une réunion au Caire ce mois-ci», en présence du chef du gouvernement du Hamas à Ghaza, Ismaïl Haniyeh, a précisé un cadre du mouvement, sous couvert de l'anonymat, a rapporté sur son site internet l'hebdomadaire français Le Point. Cette décision de quitter les commandes de ce mouvement, considéré par Israël et son allié américain comme une organisation terroriste, est motivée, selon Khaled Mechaal, par son désir de jouer le jeu de l'alternance au sein du Hamas. Elu à la tête du Hamas en 1996, M. Mechaal a expliqué qu'il voulait laisser la voie libre pour «rénover la direction du Hamas dans l'esprit du printemps arabe». Ce militant chevronné de la cause de son pays, acteur très actif de la «Seconde Intifadha (2000 à 2005)», ne fait plus, en fait, l'unanimité au sein de la direction de son parti qui lui reproche certaines décisions et positions politiques, notamment le rapprochement qu'il a opéré en 2011 avec son frère-ennemi, le mouvement Fatah qui dirige l'autorité palestinienne et contrôle la Cisjordanie. «Khaled Mechaal fait face à des difficultés avec certains dirigeants de Ghaza, en particulier en raison de la signature de l'accord de Doha (sur la formation d'un gouvernement dirigé par le président palestinien Mahmoud Abbas, ndlr) sans consultation préalable de la direction du mouvement», a indiqué un responsable du mouvement en exil, sous couvert de l'anonymat, également cité par l'hebdomadaire français. «Une opposition puissante à Mechaal et à ses décisions est apparue au sein de la direction du mouvement», a déclaré l'analyste politique palestinien Mohsen Abu Ramadan, a rapporté l'agence d'information moscovite. «L'impatience de Mechaal n'a cessé de croître récemment, certains responsables de la bande de Ghaza ayant cherché à freiner des décisions qu'il avait prises au nom du groupe», a indiqué une source diplomatique dans la région, interrogée par l'agence anglo-saxonne Reuters. Khaled Mechaal avait affirmé, la semaine dernière, lors d'une rencontre avec les principaux responsables du groupe du Caire, où a été signé l'accord de réconciliation inter-palestinien en avril 2011, que sa décision était définitive. «Bien que les dirigeants et les personnalités du mouvement à l'intérieur et à l'extérieur aient réclamé que le frère Abou al-Walid (Khaled Mechaal, ndlr) continue à diriger le mouvement, il est resté sur sa position», a encore expliqué M. Al-Rishq. Des responsables du Hamas estiment qu'il est «temps que le chef du mouvement soit de l'intérieur et sur le sol palestinien, parce que l'équilibre des forces sur le terrain a connu des développements politiques dans la région et dans le monde», faisant référence aux derniers bouleversements politiques que connaît le monde arabe. Concernant le futur successeur de M. Mechaal, des noms ont commencé à circuler dans les médias de la bande de Ghaza, entre autres ceux du Premier ministre du Hamas dans la bande de Ghaza, Ismaël Haniyeh, et de l'adjoint du leader sortant, Moussa Abu Marzouk. L. M./Agences