Les communaux, affiliés au Syndicat national autonome des personnels de l'Administration publique (Snapap), se remettent en grève au risque de contrarier les plans du nouveau gouvernement qui fait de la salubrité publique une priorité de l'heure. En une semaine de débrayage, des montagnes de déchets vont certainement se constituer dans de nombreuses communes où l'hygiène laissait déjà à désirer. Ce ne serait certainement pas pour plaire au Premier ministre, qui s'est publiquement engagé à améliorer, sous peu, les conditions de vie de ses concitoyens. Depuis l'année 2010, les protestataires alternent des grèves cycliques d'une semaine pour soumettre une série de revendications socioprofessionnelles sans aboutir à une solution qui mettrait un terme au conflit. Les communaux réclament, notamment, le respect des libertés syndicales, l'unification des statuts de la corporation et la revalorisation conséquente de leurs salaires. Une large proportion des contestataires serait même prête à reprendre du service si les autorités se décident à appliquer le statut particulier des travailleurs communaux déjà adopté, avec effet rétroactif à partir de 2008. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales est directement interpellé dans ce sens. En effet, le département de Daho Ould Kablia est fortement sollicité pour l'ouverture d'un dialogue sans exclusive avec tous les syndicats des collectivités locales pour trouver une issue durable à ce problème. Autrement, ce conflit latent aura encore de beaux jours devant lui avec son lot de tracas et de dysfonctionnements répétitifs des services publics de base. Outre l'hygiène, la paralysie du service de l'état civil, très sollicité en cette période de l'année, cause de sérieux soucis aux administrés. Déjà, en temps ordinaire, de longues files de demandeurs de documents administratifs se forment aux guichets des mairies. Pour être en phase avec son propre plan d'action, le gouvernement ne peut continuer à ignorer ce conflit, au risque de se renier par rapport aux promesses faites aux Algériens. Hier, au cours de la présentation de son programme devant les députés, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait particulièrement insisté sur la réhabilitation des services publics, la résorption des fléaux sociaux et la moralisation de la vie publique. De tels objectifs nécessitent bien évidemment la mobilisation des fonctionnaires et des représentants de l'Etat. Les communaux sont à la base de la pyramide et leur rôle touche de près au quotidien du citoyen. C'est pourquoi, le ministère de l'Intérieur et les travailleurs des collectivités locales sont appelés à s'entendre au plus vite pour ne pas compromettre la prometteuse dynamique ainsi engagée. La grève des communaux a assez duré comme çà. K. A.