Le président palestinien Mahmoud Abbas a lancé une campagne pour que la Palestine obtienne à l'ONU le statut d'Etat non membre d'ici la fin de l'année. On est bien loin de la demande historique d'adhésion de la Palestine en tant qu'Etat à part entière, déposée le 23 septembre 2011, qui avait dominé la session de l'Assemblée générale il y a un an. Ce projet, dénoncé par Israël et son allié les Etats-Unis, réfractaires à un Etat palestinien, a suscité un grand espoir. Jeudi, à la tribune des Nations unies, le président palestinien a souhaité «que l'Assemblée générale adopte une résolution considérant l'Etat de Palestine comme un Etat non membre des Nations unies». «Nous sommes confiants que la grande majorité des pays du monde soutient notre initiative, qui vise à sauver les chances d'une paix juste», dira-t-il. Cependant même cette demande minimale du président palestinien est loin d'être acquise. Pour être adoptée, la résolution doit être votée par plus de la moitié des 193 Etats membres à l'Assemblée générale, où elle est assurée d'une large majorité. L'actuelle direction palestinienne a renoncé, faute de la majorité requise de neuf voix, à demander un vote au Conseil de sécurité. Les Etats-Unis avaient menacé d'utiliser leur droit de veto pour dissuader les Palestiniens. Pour Hanane Achraoui, membre du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) les choses ont changé. «Nous avons perdu la dynamique de l'année dernière, au Conseil de sécurité, nous avons atteint un stade critique. Israël a été autorisé à saper la solution à deux Etats, à tel point que ceci est un ultime effort des Palestiniens pour essayer de sauver les chances de paix et la solution à deux Etats», dira-t-elle. La conjoncture politique des Etats-Unis, parrain du défunt processus de paix est particulièrement prise en compte. «Le Président a dit ouvertement qu'il ne présenterait pas la résolution avant les élections américaines», a affirmé Achraoui. Mahmoud Abbas a dénoncé la recrudescence des attaques de colons israéliens accusant l'Etat hébreu de «rejeter la solution à deux Etats». Les dirigeants palestiniens exigent pour reprendre les pourparlers de paix, interrompus depuis deux ans, qu'Israël cesse la colonisation des territoires occupés depuis 1967 et accepte les lignes antérieures à la guerre de juin 1967 comme base de discussions. Une proposition médiane et un préalable cohérent pour débloquer la situation. Mais la «communauté internationale» notamment les puissances mondiales, très actives dans le dossier iranien, semblent ne pas vouloir indisposer Tel-Aviv. Le gouvernement israélien se permet de rejeter les revendications des Palestiniens et feint d'ignorer leur existence. D'ailleurs s'exprimant peu après Mahmoud Abbas, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a consacré son discours presque exclusivement à la crise nucléaire iranienne. M. B. /Agences