On peut tomber malade au sein de l'hôpital. Tout le monde sait que l'hôpital est un lieu où l'on traite, mais, malheureusement, c'est également un lieu où l'on peut contracter des maladies infectieuses. Il s'agit en l'occurrence des infections nosocomiales, rançon du progrès en matière de techniques diagnostiques et thérapeutiques. En effet, la multiplication et la sophistication des techniques de soins, devenues de plus en plus «invasives», mais aussi l'état d'immunodépression profonde de certains patients, représentent des terrains propices à ces infections. D'ailleurs, l'émergence de souches multirésistantes posant des problèmes d'impasses thérapeutiques a compliqué la prise en charge de bon nombre de ces infections acquises à l'hôpital. Ces infections constituent donc un sérieux problème de santé publique pour lequel l'impact en matière de morbidité est, de surcroît, aussi important, sinon plus, que celui lié à la mortalité. Si l'éradication des infections nosocomiales demeure impossible du fait que le risque de contracter de telles infections ne peut jamais être nul, la prévention, quant à elle, est le créneau sur lequel il faut compter pour limiter ce fléau et freiner sa progression. Longtemps dénommées «surinfections», «infections hospitalières», «infections acquises à l'hôpital», elles existent depuis la création des premières structures des soins. Du grec nosos qui signifie maladie et komein qui veut dire soigner, les infections nosocomiales touchent entre 5 et 10% des malades hospitalisés. Ce taux grimpe à plus de 25% dans certains pays en développement. Lancé en 2005, le Défi mondial pour la sécurité des patients, soutenu par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a déjà rallié plus d'une trentaine de pays, dont la Suisse. La proportion globale des infections nosocomiales (IN) reste importante en Algérie. Entre 7 et 14% des personnes hospitalisées en 2005 ont contracté une infection dans un établissement de soins dans notre pays. En Algérie, une enquête sur les maladies IN réalisée en 2005 par le ministère de la Santé a révélé que 50% des cas sont dus à la défaillance de la stérilisation du matériel de soins, provoquant ainsi, chez les patients des infections urinaires, des septicémies, des pneumopathies… Les services présentant les plus hauts risques de contamination sont la réanimation, la chirurgie, l'hémodialyse, la pédiatrie et la gynécologie. «Un plan d'action de lutte contre ces infections a été adopté pour la période 2005-2009, avec des perspectives pour 2015, dans le but de réduire les taux de contamination de 50% et d'arriver à l'horizon 2009 à un pourcentage inclus entre 3 et 7%», selon des sources. Pour éviter toute infection en milieu hospitalier, il existe des mesures de lutte qui se résument à l'hygiène des mains des soignants, des patients et des visiteurs, l'isolement septique des malades suspects, la surveillance de l'usage des antibiotiques dans l'hôpital, la surveillance de l'environnement par un technicien formé dans le domaine, le contrôle et la désinfection réguliers du matériel médical ainsi que le changement régulier des anti-bactériens de surface (détergents). Le lancement d'une campagne de sensibilisation est urgent pour pouvoir lutter contre ces infections et les prévenir. N. B.