De notre envoyé spécial à Frankfurt en Allemagne Ziad Abdelhadi
Le futur complexe industriel que compte réaliser Sanofi, sur le technoparc de Sidi Abdellah (wilaya d'Alger) vise à produire 80% des volumes distribués en Algérie par ce grand groupe pharmaceutique mondial. «Ce projet s'inscrit dans notre stratégie de mieux répondre aux besoins des patients», a indiqué Antoine Ortoli Senior vice-président région intercontinental chez Sanofi, lors d'un déjeuner presse organisé le 27 septembre dernier, à l'issue de la visite d'un groupe de journalistes algériens du site de production d'insuline implanté dans la gigantesque zone industrielle de la ville allemande Frankfurt. Ce dernier qui était accompagné de Didier Rousselle, vice président Afrique, a informé que le complexe, un investissement de 6,6 milliards de dinars, regroupe une usine de production moderne et un centre de distribution doté des dernières techniques de gestion d'entrepôts. «Il (le complexe) sera chargé des transferts de technologie, de la création de valeur et d'emplois (notamment ingénieurs)». Cependant, et à la question de savoir si les accusations de surfacturation lancées contre Sanofi Algérie ne vont pas peser sur la mise en œuvre du projet, M.Ortoli a répondu tout de go «aucunement». Et d'arguer : «Nous faisons confiance à la justice algérienne». Cela dit, et à travers la réponse du vice-président on peut croire que chez Sanofi, on est décidé à concrétiser le projet. D'autant plus, comme l'a sous-entendu M. Ortoli, le choix d'implanter un complexe en Algérie n'est pas fortuit puisqu'il est dicté par la vision géostratégique du groupe industriel Sanofi. Dans cette perspective : «Nous allons construire un complexe industriel similaire en Afrique du Sud», a annoncé ce responsable. Par ailleurs, on apprendra de Didier Rouselle que le projet de partenariat de son groupe avec l'Institut Pasteur d'Algérie «n'est pas tombé à l'eau, il demande seulement un temps supplémentaire de réflexion pour que tout soit mis au clair». Et de lancer : «Nous restons optimistes quand à l'issue des pourparlers.» À propos du changement à la tête de Sanofi Algérie, M. Ortoli a tenu à souligner que cela n'a aucune relation avec un antécédent judiciaire. Il a préféré dire que cela s'inscrit «en droite ligne de l'objectif de développer les activités de Sanofi en Algérie et nous savons que M. Pierre Labbé est la personne la plus indiquée pour atteindre cet objectif puisque ce dernier, tel que mentionné dans un communiqué de presse de Sanofi Algérie, connaît très bien l'Afrique du Nord et la distribution pharmaceutique». «M. Pierre Labbé a une longue expérience en Algérie où il occupait précédemment la fonction de directeur général du groupe Cfao», est-il indiqué dans le communiqué. Rappelons que Sanofi est présent en Algérie depuis 20 ans sous un ancien nom «Sanofi-Aventis Algérie». Il reste le leader sur le marché du médicament en Algérie avec une part de marché de 28%. Sanofi est classé 1er dans les ventes de médicaments, actuellement 50% de ses ventes proviennent de la fabrication issue de ses 2 sites de production. Celui de Aïn Benian (banlieue ouest d'Alger), qui produit 10 millions d'unités (formes liquides), et l'autre, en partenariat avec Saidal, situé à Oued Smar (à l'est de la capitale) qui produit 25 millions d'unités (formes sèches). Sanofi Algérie c'est aussi un portefeuille constitué de près de 200 solutions thérapeutiques. Selon Ortoli d'autres solutions sont à la veille de grossir le portefeuille du groupe en Algérie.