Le demi-siècle d'Indépendance est sans aucun doute un moment important dans le pays. Il l'est bien plus en dehors, chez les citoyens qui, pour une raison ou une autre, sont partis vivre ailleurs. Preuve en est le Festival culturel algérien qui est organisé pour l'occasion à Londres, où il doit se tenir le 20 octobre prochain. Si, pour célébrer son cinquantenaire de l'Indépendance, l'Algérie se contente de l'accoler aux manifestations institutionnelles programmées tout au long de l'année, en Grande-Bretagne, de jeunes professionnels, étudiants et artistes vivant à Londres se sont constitués en groupe, Algerian cultural collectif (ACC, Collectif culturel algérien) pour marquer cette date en organisant, pour la première fois au Royaume-Uni, un Algerian cultural festival (ACF, Festival culturel algérien), au Rich Mix Cultural Centre à Londres.«Le festival se penchera sur la période coloniale et la lutte anticoloniale, contemplera l'Algérie de l'après-guerre et examinera l'héritage légué à une jeune nation qui se tourne vers, et espère, un avenir meilleur», écrit le collectif organisateur sur le site www.indiegogo.com. Pour réussir un tel panoramique, le programme du festival a intégré plusieurs volets. Au chapitre conférences, dans leur communication «Révolution algérienne : perspective panafricaine», Mireille Mendès-France Fanon et le journaliste sud-africain spécialiste des révolutions africaines contre le colonialisme, Leo Zeilig, parleront du rôle de l'Algérie dans l'unité panafricaine et les luttes du tiers-monde. «L'Algérie : entre passé colonial et héritage de l'indépendance, une nation qui regarde vers l'avenir», sera le thème qu'abordera James McDougall, de l'Université d'Oxford, alors que Zahia Salhi, de l'Université de Leeds, se penchera, elle, sur «Les Femmes dans l'Algérie d'aujourd'hui». Le chapitre Arts englobe le cinéma, la peinture, la musique et la danse. La projection de Prends ta place de Amina Zoubir, Harraga de Slimane Oueguenoun et Mollement, un samedi matin de Sofia Djama constituent le volet 7e art. Pour la peinture, il y aura l'exposition d'œuvres des artistes-peintres Houria Niati, Patrick Altès et Assia Boulahbal. Quant à la musique algérienne, elle sera représentée par la chanteuse YADi, les chanteurs Raouf Adear, Sid-Ahmed el Bahi, Cheb Nacim et les groupe Al Andaluz, Andalous caravan ainsi que The Papers. La formation de la danseuse et chorégraphe Farah Nasri, Farah's dance troupe, présentera, elle, un spectacle spécialement monté pour le festival et constitué de différents pas de danses traditionnelles algériennes. La cerise sur le gâteau sera la dégustation de mets de la cuisine algérienne.A travers l'organisation de ce festival, le collectif algérien entend ratisser large pour faire de cette manifestation une plateforme qui contribuera à la création de nouveaux ponts culturels, tout en promouvant le patrimoine culturel de l'Algérie au Royaume-Uni et au-delà. A long terme, l'ACF vise aussi à favoriser les mariages d'initiatives culturelles entre l'Algérie et le Royaume-Uni, promouvoir un portrait plus représentatif du patrimoine culturel algérien, connecter la communauté algérienne au Royaume-Uni et unir ses membres autour d'un patrimoine et héritage commun, et mettre en place et développer un cadre indépendant pour établir des relations culturelles algéro-britanniques de longues durées, indiquent les organisateurs qui précisent que leur collectif est inclusif et ouvert à toute contribution, participation et/ou suggestion. H. G.