La Sonatrach a signé, mercredi dernier, avec le MCA un protocole d'accord portant sur l'acquisition de l'ensemble des actions de la Sspa (Société sportive par actions) du doyen des clubs algériens. L'opération de rachat devrait s'officialiser, devant un notaire, la semaine prochaine. Auparavant, la compagnie pétrolière nationale avait fait la même chose avec trois autres clubs, à travers, cette fois-ci, quelques unes de ses filiales. Ainsi, le MC Oran, le CS Constantine et la JS Saoura sont tombés, respectivement, dans le giron de Naftal, Tassili Airlines et Enafor. En somme, la Sonatrach s'implique en force dans le football national. Annoncé le 2 août dernier par le Président-directeur général de l'entreprise, Abdelhamid Zerguine, lui-même, cette décision d'investir dans quatre clubs algériens, a-t-il déclaré, en marge de la signature du protocole d'accord avec le MCO, est «juste et irréversible». «Sonatrach fera tout pour contribuer dans la relance du sport roi en Algérie», a-t-il ajouté. Comme pour mettre fin à toutes spéculations relatives au caractère réfléchi ou non de cette opération, le premier responsable de la compagnie pétrolière dira que l'investissement dans quatre clubs du championnat professionnel «traduit la volonté des autorités publiques». «Notre décision d'investir dans quatre clubs de l'élite est stratégique. Elle a été cautionnée par les autorités publiques du pays et vise à aider le football algérien à rebondir», a-t-il affirmé dans une déclaration reprise par l'APS. Au-delà du débat autour de la «justesse» de cette décision – plusieurs présidents de clubs veulent enclencher un mouvement de protestation pour dénoncer ce qu'ils qualifient de décision impartiale – il faut dire que ces opérations de rachat vont permettre, au moins, aux quatre clubs concernés d'évoluer dans un environnement serein loin des polémiques et autres crises relatives aux manques de moyens financiers principalement. La Sonatrach fait valoir son expérience dans la gestion d'un club sportif, quoi que ce n'est pas la même chose vraiment étant donné que le football consomme énormément d'argent, en l'occurrence à travers le Groupement sportif des pétroliers (GSP) qui regroupe pas moins de 13 sections. En fait, l'attachement de la compagnie pétrolière nationale au développement du sport n'est pas nouveau. La Sonatrach a été le principal sponsor du MCA pendant près de 22 ans. Le football professionnel n'existe que depuis trois ans, auparavant il n'y avait que des opérations de sponsoring. Après avoir remis le sigle MCA à l'association El Mouloudia, en 2008, la compagnie a créé le GSP qui englobe 13 sections. Entre temps, la Sonatrach a lancée une école de football. «Sonatrach, à travers le GSP, lance une opération de formation de jeunes sportifs à travers 200 sites dans tout le pays et concerne actuellement 20 000 jeunes dont 1 000 filles, recrutés parmi les 7/13 ans. Elle fait appel à plus de 950 encadreurs. L'un de ses premiers résultats est l'intégration de quelques centaines de jeunes athlètes au sein de clubs nationaux», lit-on sur le site Internet de l'entreprise. Donc, cette décision de reprendre quatre clubs de football n'est qu'une suite logique de l'engagement de la première entreprise pétrolière en Afrique dans le sport national. Une initiative qui sera, apparemment, suivie par d'autres entreprises nationales qui sont déjà en pourparlers avec certains clubs. A ce propos, Abdelhamid Zerguine a exhorté les autres clubs de l'élite, «à s'inspirer de cette action de Sonatrach pour conclure des accords du même genre avec des entreprises publiques ou privées pour le bien du football national». Beaucoup de clubs de l'élite vivent d'énormes difficultés financières. Leurs reprises par des entreprises viables financièrement est l'une des solutions préconisées. Sonatrach se veut apparemment être pionnière en la matière. A. A.