Les travaux du Sommet euro-méditerranéen 5+5 sont ouverts depuis hier à La Valette, la capitale de Malte. Les dirigeants des dix pays de la Méditerranée se concertent ainsi dans le cadre du dialogue 5+5, après une rupture de 9 ans. Les deux rives ne se sont pas croisées depuis 2003. C'est suffisant ainsi, pour la forme, de donner une haute dimension à ce rendez-vous. Mais sur le fond, c'est plutôt la situation qui prévaut sur les deux rives qui pèse plus lourd sur la rencontre. Du côté de la rive nord, la crise financière n'a pas encore livré ses secrets. La zone euro se cherche toujours une sortie de crise. Du côté de la rive sud, les pays cherchent globalement une stabilité politique qui leur permettrait de relever leurs défis économiques. A l'ordre du jour du Sommet de la Valette : la sécurité et la coopération économique. Pour cette deuxième rencontre au niveau des présidents et de chefs du gouvernement, l'Algérie a été représentée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Sur les cinq pays du Maghreb, seules la Tunisie et la Mauritanie sont représentées par leurs chefs d'Etat : Moncef Marzouki et Mohamed Ould Abdelaziz. Pour la France, partenaire «privilégié» des pays du Maghreb, ce deuxième sommet du dialogue 5+5 revêt une grande importance. C'est ce qu'indiquent des médias français qui annoncent que le président François Hollande est porteur de deux messages à l'adresse des pays maghrébins. Il s'agit d' «affirmer la confiance renouvelée de la France dans les processus de décision politique sur la rive sud de la Méditerranée» avec la volonté de «tisser avec le Maghreb postrévolutionnaire des liens à la fois productifs, confiants et diversifiés». A l'occasion de ce sommet, le président français va signifier sans doute que, sous son règne, le projet UPM- lancé par son prédécesseur Nicolas Sarkozy- n'est plus d'actualité. «Le message qu'on veut porter, c'est l'intérêt de la France pour la Méditerranée, mais il ne serait pas réaliste de dire qu'on va relancer l'initiative au niveau politique de l'UPM», révèle une communication de l'Elysée. Le président tunisien a plaidé, pour sa part, pour un renforcement de la coopération entre les deux rives afin de contribuer «à surmonter les défis qu'affrontent les deux rives de la Méditerranée». Marzouki ajoutera que «les changements en cours sur la rive sud de la Méditerranée ne constituent pas une menace pour l'Europe». En matière de coopération, le président tunisien déclare que «nous avons un besoin criant d'infrastructures et ce sera un stimulus aussi pour l'économie européenne». Pour le président mauritanien, «la région a connu des développements politiques qui vont contribuer à la stabiliser. Nos pays cherchent à concilier démocratie et bonne gestion». A l'ouverture des travaux, le Premier ministre maltais, Lawrence Gonzi, a soutenu que «l'objectif principal du sommet de Malte est de créer les bases pour une coopération forte dans divers domaines, notamment sécuritaire et économique». A noter que le sommet 5+5 réunit les pays du Maghreb (Algérie, Tunisie, Maroc, Libye et Mauritanie) et cinq pays de l'UE (France, Italie, Espagne, Portugal et Malte). A. Y.