Le Comité olympique algérien (COA) traîne toujours une grave crise interne qui dure depuis près d'une année. Après une courte trêve durant les JO de Londres, les opposants à la présidence de Rachid Hanifi reviennent vigoureusement à la charge. Les travaux de la dernière assemblée générale de l'instance olympique ont été simplement suspendus par ces derniers qui réclament le départ de leur premier responsable hiérarchique. A l'ouverture de cette AGO, les adversaires du président en exercice, se prévalant d'une majorité confortable au sein de l'assemblée, ont lu une motion de retrait de confiance réclamant l'organisation d'une AG extraordinaire pour formaliser le départ du docteur Hanifi. Dans leur réquisitoire à son encontre, les opposants citent, pêle-mêle : «Violation des statuts, marginalisation du comité exécutif, prise de décisions personnelles, dénigrement des fédérations et déclarations mensongères à la presse». Dans une semaine, le COA se réunira de nouveau en AGE pour trancher ce conflit. Est-ce enfin l'éclaircie ou juste un autre épisode dans ce triste feuilleton qui n'honore en rien le mouvement sportif, algérien ? A la veille des JO de l'été dernier à Londres, suite à la médiation in extremis du tribunal arbitral des sports (TAS), les deux parties décident d'enterrer temporairement la hache de guerre pour éviter les sanctions du Comité international olympique (CIO) et ne pas pénaliser les athlètes algériens, engagés dans cette compétition. «Seule une assemblée générale extraordinaire, qui sera tenue juste après les JO de Londres, est à même de trancher le conflit opposant les membres du comité exécutif au président du COA», avaient promis les contradicteurs du docteur Hanifi. Aujourd'hui, ils reviennent au même point. Cette crise larvée a quasiment paralysé l'action du COA depuis janvier 2012. Au tout début du bras de fer, on disait que le véritable problème résidait dans l'incompatibilité d'humeur entre le patron du COA et l'ancien ministre de la Jeunesse et des Sports. Dans les milieux sportifs, on laissait entendre que les rapports entre les deux hommes étaient extrêmement tendus. En guise de tutelle, le docteur Hanifi a, aujourd'hui, en face un collègue en la personne du docteur Mohamed Tahmi. Cela met, au moins, un terme à ce type de rumeurs qui enveniment davantage la situation. Lors de son intervention à l'AGO du 29 septembre dernier, le nouveau ministre a appelé tout le monde au respect des lois et de l'éthique olympique. «Il faut œuvrer avec l'esprit de l'olympisme. Je vous demande de travailler dans un cadre démocratique et constructif.», s'était-il limité de dire. Mais dans le fond, tous les problèmes que vit le secteur du sport en Algérie sont intimement liés à la rente. Les subventions publiques aiguisent partout les mêmes appétits. Au sein des fédérations, parmi les ligues, dans les clubs ou les associations, l'argent de l'Etat et celui des sponsors donne le tournis à tous les acteurs. Un suivi rigoureux des budgets alloués au secteur est de nature à réduire de l'intensité de ses oppositions qui fleurissent à tous les niveaux de la hiérarchie. K. A.