Les difficultés auxquelles font face les porteurs de projets, particulièrement en matière de foncier, ont été au centre des débats la semaine dernière. C'était à l'occasion des réunions du ministre de l'Intérieur et des Collectivités lcoales, Daho Ould Kablia avec les walis de l'Est et de l'Ouest. Aux côtés de la bataille menée contre l'informel, un sujet largement abordé au cours de ces deux réunions, comme ce fut le cas lors de la rencontre l'Alger, la problématique du foncier figure également parmi les préoccupations actuelles du gouvernement. Au même titre que le financement, l'accès au foncier industriel reste très difficile. C'est l'une des entraves majeures à l'investissement. Ce problème se pose essentiellement au nord du pays, où les assiettes foncières réservées à l'investissement se font de plus en plus rares, contrairement au Sud et aux Hauts- Plateaux. Des régions où les mesures incitatives à l'investissement sont pourtant importantes sans pour autant donner les résultats escomptés. Dans ce sillage, le projet de loi de finances 2013 (PLF) prévoit des dispositifs d'encouragement. De même, le seuil des investissements éligibles aux avantages accordés par le Conseil national de l'investissement (CNI) passera de 500 millions de dinars actuellement à 1,5 milliard de dinars en 2013, selon le projet. Mais devant l'ampleur de la problématique du foncier, la panne que connaît le pays en termes d'investissements productifs risque de durer. C'est sur ce dossier que sont attendus les autorités locales, notamment les walis instruits déjà à maintes reprises pour faciliter l'accès aux assiettes foncières dont la rareté est la conséquence directe de la gestion archaïque d'un tel dossier pendant de longues années. Les walis sont ainsi appelés à rattraper et combler des lacunes avec des moyens très maigres. Ould Kablia l'a reconnu, dans les wilayas du Nord peu de terrain est susceptible d'accueillir des projets d'investissement.La gestion d'une telle situation s'annonce rude, sachant, qu'au total, le nombre de demandes d'investissement déposées auprès des Calpiref est estimé à 19 615 dossiers, pour une valeur d'environ 8 500 milliards de dinars et une superficie demandée de 81 644 hectares. Sachant aussi, qu'en parallèle, une forte demande est enregistrée dans le Btph pour la réalisation du programme arrêté pour la construction de logements et autres équipements d'accompagnement (écoles, universités, structures sanitaires…). Sinon, il n'y aurait pas eu la décision de déclasser des terres agricoles au profit de ces chantiers, qui se comptent en masse à travers le pays. Les terres à faible potentiel agricole semblent être l'unique recours pour réduire la pression sur le foncier économique. Le gouvernement est appelé à être sélectif et précis dans le traitement de ce dossier. Ould Kablia a d'ailleurs instruit samedi dernier les walis pour prendre en considération les priorités nationales. «La priorité doit être accordée aux projets productifs et valorisants», a souligné le ministre avant de préciser : «Les investisseurs en quête d'assiette foncière doivent être porteurs de projets productifs, valorisants, créateurs de richesse et d'emploi, notamment au profit des jeunes universitaires, Il s'agit d'en finir avec les pratiques qui ont saigné le foncier en favorisant les projets innovants et en misant sur les compétences humaines.» Cependant, pour encourager l'innovation, les facilitations devraient commencer à l'université à travers des formations adaptées aux besoins et des projets de recherches ciblés. Ce qui manque justement. La passerelle entre l'enseignement supérieur et le monde des affaires est loin d'être construite et la recherche universitaire fait toujours face au blocage financier.Autant d'ingrédients qui manquent pour asseoir les bases de l'innovation.