A l'instar de bien d'autres productions agricoles, l'apiculture est inscrite sur une trajectoire de mise en valeur depuis quelques années, à la faveur de la nouvelle politique agricole mise en œuvre par les pouvoirs publics. A travers le plan d'action qui vise la promotion des produits du terroir, l'élevage apicole a connu un soutien considérable avec des aides directes allouées aux producteurs. Néanmoins, des contraintes majeures se posent encore, freinant l'essor de la filière, dont d'importantes potentialités demeurent à explorer. La production nationale mellifère actuellement est estimée, selon le ministère de l'agriculture et du développement rural, à plus de 2 000 tonnes par année. Or, les spécialistes du secteur confirment que les potentialités que renferme ce secteur permettent d'allez bien au-delà de ce volume. Avec la mise en œuvre des contrats de performance, initiés par le ministère de tutelle, plusieurs régions du pays, où des potentialités en la matière sont identifiées, connaissent un recours massif à cette branche d'activité. C'est le cas de la région de Tizi Ouzou, où le relief montagneux, le climat méditerranéen et une flore diversifiée sont autant de facteurs permettant une meilleure production non seulement du miel mais de tous les produits apicoles, notamment le pollen d'abeille. Au niveau de la direction des services agricoles de ladite wilaya, il est fait savoir : " Une flore mellifère très riche avec des capacités d'accueil estimées à 400 000 ruches, nécessitant la poursuite du programme mis en place, avec en aval l'organisation d'un marché contrôlé en matière de qualité du miel ". Actuellement, cette région du pays compte plus de 90 000 ruches pleines pour une production annuelle estimée à près de 2 500 quintaux de miel et d'autres produits dérivés. En outre, animés de l'ambition d'aller à la conquête de nouveaux segments du marché en s'inscrivant dans l'innovation, plusieurs acteurs de la filière dans cette wilaya ont investit dans l'apiculture de transhumance. " Cette forme d'élevage permet d'avoir plusieurs variétés de miel et chaque variété avec ses propres vertus ", explique, M. Guechida, ingénieur agronome producteur de miel. " En fonction des saisons, le ruchers est déplacé d'une région à une autre en fonction des vergers. Par exemple, je le déplace vers la région de Tizi Ouzou pour avoir le miel d'eucalyptus, vers la Mitidja dans la wilaya de Blida pour le miel d'oranger ". Cependant, les producteurs opérationnels au niveau de la région demeurent confrontés à d'énormes contraintes. La désorganisation des circuits de distribution et la prolifération de l'informel demeurent ainsi les principales lacunes auxquelles est confrontée cette branche d'activité. Cette situation, en conséquence, ne fait que favoriser la prolifération du phénomène de la contrefaçon. En effet, selon les producteurs contactés, des importateurs ont introduit sur le marché national un produit non authentique en provenance des pays asiatique qui est écoulé sur le marché local. Comme vient de le souligner une recherche effectuer par Dr. Djamila Benaziza qui a longuement travaillé sur les miels produits dans la région de la Mitidja, " les analyses chromatographiques montrent que les miels des régions du nord de l'Algérie présentent des taux de sucre qui sont compris dans les normes internationales. L'introduction d'une norme relative à la teneur en sucres spécifiques aura des conséquences positives supplémentaires pour le contrôle du miel."