On en parle depuis des années, mais à chaque fois son instauration est reportée. Il s'agit du permis de conduire à points, symbole d'une politique routière basée sur la répression. Le lancement de ce permis est prévu d'ici la fin de l'année. C'est, du moins, ce qu'a affirmé le ministre des Transports. Amar Tou s'exprimait, dimanche, en marge d'une journée d'évaluation de la sécurité à travers les routes, organisée au ministère des Transports. Il a indiqué que son département, en coordination avec le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, «s'attelle à l'élaboration des textes d'application relatifs au permis de conduire à points», dont la promulgation, prévue le 20 novembre, a été reportée à fin 2012. Selon le ministre, «la mise en oeuvre du permis de conduire à points est conditionnée par l'établissement d'un fichier national des infractions au Code de la route, d'un fichier national du permis de conduire et du fichier national de la carte grise», précisant que «ces trois fichiers étaient en cours d'élaboration au niveau du ministère de l'Intérieur». Amar Tou a d'autre part précisé que «le permis de conduire à points devra traverser une phase de transition», étape purement pédagogique qui n'est pas définie dans le temps et au cours de laquelle le conducteur devra s'y adapter de manière à ce que «toute infraction qu'il aura commise lui coûtera la perte de points, inscrite sur son permis, pouvant aller jusqu'au retrait du permis après la perte de 24 points», a expliqué le ministre. Il a ajouté que «le conducteur en infraction peut récupérer les points perdus en suivant une formation jusqu'à ce qu'il améliore sa conduite et soit convaincu qu'il est redevable à la société par le fait d'avoir commis des erreurs». Le ministre a mis l'accent sur l'importance de cette phase transitoire dans la mesure où «la commission d'évaluation des infractions relevant de chaque wilaya sera en mesure d'établir une liste des infractions et la nature des sanctions». En dépit des multiples campagnes de sensibilisation aux risques routiers, des nombreuses mesures coercitives, dont le nouveau Code de la route, en 2010, qui renforce les sanctions envers les chauffards, les bilans macabres des accidents de la route sont toujours en hausse. L'Algérie est classée au 4e rang mondial des accidents de la route, derrière les Etats-Unis, l'Italie et la France, et occupe la première place dans le Maghreb et le monde arabe.L'échec des différentes politiques de prévention routière, a poussé l'Algérie à opter pour le tout répressif en instaurant le permis à points. Objectif : mettre hors d'état de nuire les conducteurs inconséquents qui commettent des infractions répétées et qui constituent une menace pour eux-mêmes et pour autrui. Selon les chiffres publiés par le Centre national de prévention et de sécurité routière, le nombre d'accidents de la route a augmenté de 12,26 % au cours des 8 premiers mois de l'année 2012 par rapport à la même période de 2011, avec un total de 4 699 accidents, ayant causé 3 055 morts. A. B.