Entretien réalisé par M. Gemmill C'est avec une grande tristesse que le milieu du sport et du cyclisme surtout a appris la disparition de l'un de ses pionniers, Mouloud Ouerdane, décédé hier matin après s'être courageusement battu contre la maladie. Mouloud s'était consacré entièrement à la discipline, ayant lui-même créé le programme du Tour d'Algérie en tant que membre fondateur de cette prestigieuse compétition qui a fait beaucoup d'heureux parmi les cyclistes étrangers, tout en travaillant à implanter celui-ci au niveau africain. Il a d'ailleurs présidé la Confédération africaine de cyclisme (CAC), il a été membre du Comité olympique algérien, et a dirigé la Fédération algérienne de cyclisme (FAC). Mouloud a donné son véritable sens à la fonction de membre intègre au service du sport grâce à sa collaboration très étroite avec l'UCI ; il avait également eu beaucoup d'influence à ce niveau. La majeure partie, si ce n'est l'ensemble, des règlements concernant le cyclisme africain sont l'œuvre de Mouloud. Il était passionné de toutes les activités sportives, du cyclisme au football, en passant par les sports collectifs et équestres. Par sa gouaille, sa sympathie, il savait nouer des liens et se faire des amis. C'est une perte immense pour tous ses amis du milieu du sport et du cyclisme, tant sur la scène algérienne qu'internationale. Ceux qui l'ont connu et qui l'ont côtoyé gardent de lui un bon souvenir et une bonne image. Ils n'ont pas manqué de nous dire : «C'était un homme extraordinaire. C'était la voix du cyclisme, un président extraordinaire, qui avait beaucoup d'humilité. C'est en sa qualité de président de la FAC qu'on l'a connu. C'est une nouvelle terrible pour le sport en général. Un homme généreux, gentil, qui avait une très forte humanité et quelqu'un de passionnant.» Hier matin, une personnalité qui, aux yeux de tous, incarnait la passion et le professionnalisme, venait de nous quitter. C'était un type formidable professionnellement et humainement. On dit toujours cela de ceux qui s'en vont, mais là c'était vrai. On ne l'a jamais entendu «tailler» un confrère ou un dirigeant, et il était surtout toujours souriant. C'était quelqu'un de passionné qui a fait du bien à notre sport. Ce que l'on retient surtout de lui, c'est d'abord une incroyable gentillesse, une générosité. Il était toujours partant. Travailleur, mais il donnait l'impression que ce n'était que du plaisir. C'était quelqu'un qui allait vers les autres en permanence. Quand il faisait un travail, il le faisait surtout pour aider les autres, et, finalement, il n'a fait que du bien pour le sport et le cyclisme en particulier. C'était quelqu'un qui ouvrait la porte de la fédération et ses bras en permanence. Il avait un rire et un sourire souvent éblouissants. Nos plus sincères condoléances à sa famille et ses amis.