De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi
Les diverses opérations de toilettage et de restauration engagées dans les espaces de vente (publics) et les municipalités n'ont pas eu le dessus sur l'insalubrité frappant les devantures. Les ordures, quoique réduites depuis l'entame de l'opération «ville propre environnement sain», demeurent quasi présentes. La démographie galopante dans les nouvelles cités a interpellé les responsables locaux afin de revoir l'activité commerciale en vue de faciliter aux citoyens leur approvisionnement. La capitale de l'Est, qui voit sa population croitre sur ses douze communes, a initié de nombreux projets ciblant notamment les zones populeuses en vue de les doter de marchés de proximité (la nouvelle ville Ali-Mendjeli par exemple). La première intention était donc de faciliter aux populations un approvisionnement avec l'implantation de quelques espaces commerciaux (fruits et légumes) de proximité, loin de songer à éliminer la donne informelle. En parallèle, une opération de réhabilitation des marchés existants et datant depuis des lustres, à la faveur d'un riche programme chapeauté par la DCP et la commune, est en cours et semble connaître un rythme correct. Des enveloppes financières conséquentes ont été débloquées pour dépoussiérer les anciens souks implantés notamment au chef-lieu. L'ancien plan d'action, datant de 2007, a consisté en la rénovation de 11 marchés, tous, bien de la municipalité, a consommé une enveloppe de 28 milliards de dinars, dont la part du lion, pour rappel, est revenue au marché de gros à la zone industrielle Magrofe. Depuis, d'autres opérations ont été inscrites pour en finir, cette fois- ci, avec l'informel. Treize marchés devraient être réceptionnés vers la fin 2012, et 18 autres seront bientôt lancés à travers la circonscription. Mais, pour ces derniers, pas avant des études techniques et la désignation des assiettes de terrain appropriées pouvant contenir ces projets. «On est à la phase propositions. Reste à passer à la 2e phase concrétisation qui associera les collectivités locales, notamment la wilaya», explique un responsable au niveau de la direction du commerce. .il s'agit de doter chaque secteur urbain et chaque municipalité de son propre marché. Malgré ces étapes allant vers la normalisation et, par ricochet, la résorption progressive de l'informel, il reste beaucoup de lacunes à combler pour dire que le citoyen «prend son panier et le remplit» dans des conditions acceptables. Des étals sont dépourvus d'esthétique et se distinguent par leur «désordre», contredisant le vœu pieux de la tutelle, à savoir «redonner aux marchés un aspect plus ‘'clean''», après les multiples opérations de réhabilitation et lifting. L'hygiène demeure le talon d'Achille des espaces de vente Constantinois. Chaque espace est aménagé anarchiquement ne répondant à aucun critère d'hygiène ou de sécurité. Des câbles électriques traversent les stands sans se soucier du danger qui pourrait en résulter. Parfois une seule prise d'alimentation pour deux ou trois locaux ! En matière de propreté l'appel pour une ville propre lancé par les collectivités locales et qui n'écarte pas «l'insalubrité» générée aussi par les marchands, a été accueilli favorablement dès le démarrage de l'opération, mais l'élan a été atténué quelque peu par des récalcitrants. Les alentours des marchés sont toujours ternis par les ordures et déchets. Le civisme est quasi absent de la feuille de route du commerçant. Néanmoins, espère un gestionnaire local, «avec cette nouvelle réglementation pénalisant les contrevenants aux règles de sauvegarde de l'environnement et d'hygiène, les choses vont certainement s'améliorer pour faire de ces espaces des endroits accueillant et sains». Sur un autre chapitre relatif au suivi, certains observateurs mettent à l'index l'absence de contrôle, «il ne suffit pas de réhabiliter les lieux et de les abandonner», notent-ils. Il n'y a pas à dire, le seuil des marchés est souvent encombré de détritus hétéroclites.